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Chapitre 2 – Immigration en provenance d’Europe orientale

Deuxième vague d’immigration

À la fin du XIXe siècle et au début du XXe, les Juifs avaient la vie difficile en Europe orientale. Ils y subissaient une pauvreté et des persécutions généralisées. Des milliers de Juifs ont décidé de se rendre en Amérique du Nord pour y trouver une vie meilleure, et des centaines d’entre eux ont débarqué à Saint John, un des deux ports canadiens ouverts à la navigation pendant les mois d’hiver. Même si bon nombre de ces arrivants ont poursuivi leur route vers le centre et l’ouest du Canada, ou les États-Unis, ils étaient néanmoins nombreux à avoir décidé de rester sur les lieux de leur débarquement.

 

Document imprimé présentant un contour vert et un texte accordant la naturalisation aux immigrants en vertu de la Loi concernant la naturalisation du Canada.

Certificat de naturalisation de Lena Cohen

 

La communauté juive déjà installée les accueillait en leur offrant un toit, le couvert et des emplois de colporteurs ou d’ouvriers d’usine. Rapidement, ces hommes faisaient venir d’autres membres de leur famille (épouses, enfants, parents, frères et sœurs). Beaucoup d’immigrants venaient du village de Dorbian, en Lituanie et d’autres de Russie, de Pologne ou de Roumanie.

 

Rue de village non asphaltée bordée de chaque côté de petits bâtiments en bois construits sur deux niveaux. Plusieurs hommes y déambulent ou forment des groupes.

Dorbian (Lituanie), vers 1900s

 

En 1920, la communauté juive de Saint John comptait plus de 200 familles, la plupart vivant dans le quartier nord. À l’époque, figuraient à l’annuaire de Saint John des noms de famille comme Boyaner, Cohen, Freedman, Brager, Marcus, Kashetsky, Shane, Rubin, Hoffman, Jacobson, Komiensky, Tanzman, Webber, Williams, Baig, Wiezel, Rozovsky, Epstein, Everett, Goldberg, Meltzer, Levine, Holtzman, Ross et Zatzman.

 

Portrait de famille montrant trois générations de la famille Tanzman où figurent trois enfants et cinq adultes.

Photographie de la famille Tanzman, 1903

Survivants de l’Holocauste

La Deuxième Guerre mondiale a ravagé l’Europe de 1939 à 1945. La persécution des juifs d’Europe et les plans mis en place par les nazis pour les exterminer ont provoqué la mort de six millions d’entre eux. Ceux qui avaient survécu aux camps ou qui avaient réussi à trouver des cachettes sûres ont vu dans la Palestine, les États-Unis et le Canada l’occasion de se construire une nouvelle vie.

 

Homme aux cheveux blancs tenant son jeune fils dans les bras tandis que son épouse se trouve à l’arrière-plan. Tous les trois posent derrière une clôture de barbelés.

Photographie de famille – Rose, Albert et Sidney Featherman, 1948

 

Peu sont parvenus à fuir l’Europe en 1939. Un groupe plus important a été envoyé d’Angleterre en 1940. Les membres de ce groupe ont été désignés sujets d’un pays ennemi et internés dans des camps dans tout le Canada, notamment à Montréal et à Ripples, au Nouveau-Brunswick. Ce n’est qu’en 1948 que le Canada a ouvert ses portes aux réfugiés juifs. Parmi ceux qui sont arrivés à Saint John, deux hommes avaient été internés en tant que sujets d’un pays ennemi en 1940. Plusieurs familles sont venues à Saint John avec le soutien et le parrainage de parents éloignés. D’autres sont venus pour accepter des emplois vacants.