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Labelle, l’homme d’une seule idée, la colonisation

Illustration de personnes se suivant vers une sortie. Seuls le père, la mère et trois enfants sont dessinés entièrement de dos. Devant eux, de petits cercles ombragés illustrent une masse de personnes se dirigeant vers un point, devant, au loin. Une pancarte indiquant « sortie » se trouve à droite de la foule.

L’exode des Canadiens français vers les États-Unis.

En cette deuxième moitié du XIXe siècle, la pauvreté dans les villes est chronique et le taux de chômage atteint des sommets. Labelle assiste au triste spectacle de l’exode de ses compatriotes vers les États-Unis. Un mouvement de population qui prend des proportions presque bibliques. Entre 1850 et 1900, on estime en effet que 580 000 Canadiens français quittent le pays pour les États-Unis en quête d’emplois et du rêve d’une meilleure vie. Sur une population évaluée à un peu moins de 1 400 000 (1881), cette expatriation massive est une véritable débâcle démographique qui désole profondément le missionnaire colonisateur. Parallèlement, l’émigration britannique est en croissance. Une situation qui menace l’équilibre des forces entre Canadiens français et Anglais.

Photographie en noir et blanc d’une habitation de colons. Une maison carrée est recouverte de planches de bois et d’un toit à deux versants droits. À proximité, on retrouve une petite remise en bois rond. À droite de la maison se trouve un grand jardin entouré d’une clôture de perches. Deux adultes y travaillent.

Un homme et une femme travaillent dans leur jardin sur leur terre nouvellement défrichée.

Pour Labelle, la colonisation représente le seul moyen de freiner cette hémorragie. Elle offre une solution de rechange à la servitude de la pauvreté qui sévit dans les villes et aux conditions inhumaines qui prévalent dans les industries de la Nouvelle-Angleterre. Les Canadiens français peuvent désormais choisir la voie des « gens de terre », des défricheurs et des agriculteurs qui deviendront un jour des habitants bien établis, souverains et enfin maîtres de leur destinée.

Carte montrant le territoire au nord de Montréal et les principales rivières qui s’y trouvent. Le découpage des lots est indiqué par de petits rectangles situés de part et d’autre des routes.

Carte du bassin de la Lièvre, de la Rouge, de la Nord, de l’Assomption et d’une partie de la Gatineau et de la Mattawin. 1883.

 

On dit de Labelle « qu’il est l’homme d’une seule idée, la colonisation », et pour cause. Il s’investit corps et âme dans son projet allant jusqu’à s’oublier lui-même. On le compare parfois à Moïse qui, à la tête de ses colons, marche vers le Nord, vers la Terre promise dans le but de « conquérir le conquérant ! ».

Discours devant la conférence de l’agriculture :

Transcription de l’audio : Discours devant la conférence de l’agriculture