Passer au contenu principal

La construction d’un chemin de fer

Un train sur un pont déversant du remblai dans Cole Harbour

Un train s’arrête sur sa voie pour déverser du remblai pour la chaussée du chemin de fer en construction à Cole Harbour, v. 1916-17. Album de Wilfred Bissett. Archives du CHRHS.

Les conditions dans le marais salé ne sont cependant pas revenues à la situation qui prévalait avant la construction de la digue. Peu de temps avant la destruction de la digue, on avait entrepris un nouveau projet de l’autre côté du port. C’était l’époque des chemins de fer et de nouvelles lignes voyaient le jour partout dans la province. Une ligne de chemin de fer fut proposée pour prolonger la ligne existante reliant Windsor Junction à Dartmouth, vers l’est jusqu’à Musquodoboit Harbour, puis vers l’intérieur jusqu’à la vallée de Musquodoboit, Upper Musquodoboit et au-delà. Les projets de prolonger la ligne jusqu’à Guysborough furent abandonnés par la suite. Cette liaison ferroviaire allait être une bénédiction pour les habitants de Cole Harbour et des Pointes situées à l’est. Elle devait traverser sur quatre ponts en bois le centre du marais salé, où les principaux ruisseaux s’écoulaient à partir de la partie supérieure du marais. Le plus grand de ces cours d’eau était la rivière Little Salmon qui rejoignait le marais à l’est de Flying Point. On peut voir la rivière passer aujourd’hui sous le premier et le plus large des ponts du sentier Transcanadien.

Une pelle à vapeur fait du terrassement pendant la construction du chemin de fer de l’Est

Une pelle à vapeur déplace la terre durant la construction du chemin de fer de l’Est. Vers 1916-1917. Album de Wilfred Bissett. Archives du CHRHS.

La construction et l’exploitation du chemin de fer sont présentées au Musquodoboit Railway Museum. Quant à l’ancienne voie ferrée, elle est devenue le sentier Transcanadien. Lorsque la construction de la chaussée traversant Cole Harbour débuta vers 1915, les portes de l’aboiteau de Kuhn retenaient encore une grande partie de l’eau qui aurait autrement inondé le marais salé. Après la destruction des portes, l’océan reprit ses droits sur le port. Il fallut ajouter des roches au chemin de fer, ce qui ne suffit pas à élever la voie au-dessus du niveau de la marée montante. Les ponts du chemin de fer ne pouvaient pas faire face au débit d’eau provenant de la partie supérieure du port, ce qui affectait l’échange des marées à cet endroit. Les marées se sont adaptées au fil des ans, comme ont tendance à le faire les systèmes naturels.

On peut voir une partie du chemin de fer qui traverse le marais salé dans le film The Railrodder de 1965 mettant en vedette Buster Keaton, que l’on peut se procurer gratuitement auprès de l’Office national du film du Canada. La première partie de ce film réalisé dans les années 1960 emmène le spectateur de la Tamise à Londres jusqu’aux rives de Lawrencetown à l’est de Cole Harbour, de l’autre côté de l’Atlantique. Elle suit la voie empruntée par l’ancienne voie ferrée à travers les marais et surplombe la chaussée du marais salé. Bien que le passage soit court, il donne un bon aperçu du marais. Il commence à 1 minute 15 secondes et se termine aux environs de 4 minutes 15 secondes. Le passage est muet; on y entend seulement de la musique.

D’autres changements furent apportés à l’entrée de l’estuaire, continuant à affecter les rythmes naturels du marais salé. La destruction de la digue coupa la liaison entre West Lawrencetown et Cow Bay, puisque le pont et l’aboiteau n’étaient plus utilisables. À marée basse, l’eau du marais salé s’engouffrait dans la brèche laissée par le vieil aboiteau et l’océan s’y engouffrait à son tour avec la marée montante. Cette brèche était maintenant la seule entrée de l’estuaire; elle était profonde et avait un débit rapide. Des dunes se formèrent progressivement le long de la vieille plage-barrière, empiétant vers l’ouest à travers l’embouchure du port. Le sable et le gravier provenaient de l’érosion des drumlins qui formaient les caps à l’extérieur du port et continuaient de se former de chaque côté du chenal profond. Le sable et le gravier ainsi disponibles attirèrent l’attention d’une entreprise de construction. Celle-ci acheta le terrain, y compris ce qui restait de la plage-barrière, une petite île boisée aux abords du marais du côté de la plage et l’étendue de dunes qui s’entassait du côté de l’océan. Une partie de cette propriété, du côté intérieur, fut conservée par le Dartmouth Rod and Gun Club.