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L’abondance est alléchante

Brume sur le marais salé de Cole Harbour.

Brumes d’octobre à Cole Harbour. 1971. Fonds Rosemary Eaton. Archives du CHRHS.

Les Mi’kmaq ont été les premiers peuples à visiter et à exploiter les riches marais salés de ce que l’on appelle aujourd’hui Cole Harbour. Ils eurent très peu d’impact sur le territoire, car ils avaient tendance à s’adapter au paysage plutôt qu’à essayer de le changer. Établis dans des secteurs situés de l’autre côté de la province (on en trouve les premières traces dans la région de Debert, près de Truro), des groupes de Mi’kmaq finirent par atteindre les multiples criques, bras de mer et estuaires situés sur les rives plus accessibles de la Nouvelle-Écosse, où les richesses côtières abondaient. Les sites côtiers étaient occupés durant la saison estivale, mais les Mi’kmaq voyageaient à l’intérieur des terres où les forêts les protégeaient de l’hiver. Dans un endroit comme Cole Harbour, les Mi’kmaq, qui se déplaçaient en canot autour du port, pouvaient trouver des poissons, des crustacés, des baies ainsi que du gibier. Les campements d’été cessèrent lorsque les colons commencèrent à revendiquer les terres qui entouraient le port.

Madame Phillips, une dame âgée Mi’kmaq assise.

Madame Phillips, une résidente Mi’kmaq de Cole Harbour en 1974. Fonds Rosemary Eaton. Archives du CHRHS

Au fil des ans, les Mi’kmaq continuèrent de passer par Cole Harbour, vendant des paniers et d’autres objets et apportant des marchandises au marché d’Halifax (Halifax City Market). Certains travaillaient occasionnellement dans les fermes de Cole Harbour. On raconte également que les Mi’kmaq servaient de guides aux agriculteurs de Cole Harbour lors de voyages de chasse. Le foin d’odeur, un élément important utilisé dans les cérémonies autochtones, poussait dans quelques endroits choisis du marais salé. Les Mi’kmaq qui connaissaient ces endroits venaient à Cole Harbour à certaines périodes de l’année pour le récolter. Certains d’entre eux se sont liés d’amitié avec des familles locales.

Bâton de hockey fabriqué par un résident Mi’kmaq de Cole Harbour, Monsieur Phillips.

Un bâton de hockey fabriqué par un résident Mi’kmaq de Cole Harbour, Monsieur Phillips, pour John Giles, aux environs de 1920-1930.

Une nouvelle réserve administrée par le bureau de la bande de Millbrook, près de Truro, fut créée vers la fin du 19e siècle, établissant ainsi une présence Mi’kmaq à Cole Harbour. La réserve était toutefois située au bord du lac Morris plutôt que sur les rives du port. La population de la réserve fluctua et les activités de ses occupants évoluèrent au fil du temps. Au début de la réserve, on y produisait des articles tels que des manches de hache, des bâtons de hockey et des paniers d’éclisses.