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Du bois à l’acier

Après la Deuxième Guerre mondiale, l’économie se porte bien et la Belle Province est en plein essor industriel. Les capitaines de goélettes de Charlevoix ont beaucoup de travail, mais doivent transporter des marchandises de plus en plus imposantes pour l’ouverture des régions éloignées : rails de chemin de fer, pieux en acier, carburant et lubrifiant, matériaux de construction, explosifs, machinerie. Pour garder leurs contrats, une solution s’impose : ils doivent acquérir des navires d’acier plus gros. Coûteux, ces bateaux plus solides demandent beaucoup d’investissements. Les capitaines et armateurs doivent y mettre toutes leurs économies et contracter des emprunts importants. Dans chaque branche de la famille Desgagnés, on prend le virage.

Cette photo en couleur présente une maquette du caboteur Mont St-Martin. Il s'agit d'une coupe longitudinale. La coque du bateau a une bande noire et une bande verte. La partie supérieure et les cabines sont peintes en blanc. À l'arrière, on aperçoit l'hélice du bateau.

Demi-coque du Mont St-Martin

 

Photographie en noir et blanc. Au premier plan, on observe un groupe de personnes habillées en complets et robes du dimanche sur une petite estrade. À l'avant, un curé se tient à côté de deux femmes ayant des bouquets de fleurs à la main. Derrière le groupe se dresse l'immense coque blanche d'un navire. Sur les deux côtés de la coque, on peut lire le nom du bateau : Mont St-Martin.En 1956, encouragés par la compagnie Clarke qui domine alors le fleuve, les frères J.A.Z., Roland et Maurice font construire un premier bateau d’acier aux chantiers maritimes George T. Davie & Sons, sur la rive sud de Québec. Le coût total :             380 000$. Le caboteur d’acier a une capacité de 1000 tonnes, près du double du dernier bateau de bois construit par les trois frères. Ils le baptisent Mont St-Martin en l’honneur du dernier-né de la famille de Maurice.

Photographie en noir et blanc. On observe le caboteur Champlain dans toute sa longueur, vue de devant. Le bateau est pâle et son nom est inscrit en lettre noire à la proue. Il a deux mâts de charge et ne semble transporter aucune cargaison. Trois hommes se tiennent au-devant du bateau qui flotte sur l’eau.

Le Champlain

Leurs cousins Denis et Roger, un peu plus jeunes, les suivent de près. Pour devenir capitaine, Roger a fait son temps de mer sur des bateaux d’acier et a pu constater leur potentiel. Propriétaires de Desgagnés Navigation Ltd, Roger et Denis acquièrent en 1959 un caboteur en acier construit en Grande-Bretagne pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils le baptisent Champlain.

Photographie en noir et blanc. On observe le caboteur Fort Liberté dans toute sa longueur, vue de devant. La coque du bateau est noire et blanche et son nom est inscrit en lettres noires à la proue. Il a deux mâts de charge et ne semble transporter aucune cargaison. Derrière, on observe les structures d’une écluse.

Le Fort Liberté

Pendant que Gérard remplace la goélette D’Auteuil II par un caboteur rebaptisé Fort Liberté, Jean-Paul remplace la G.Montcalm par un caboteur jumeau du Champlain, qu’il nomme le Fort Carillon. Leur cousin Edmond acquiert pour sa part le Ste-Marguerite en 1963, issu de la même série que le Champlain et le Fort Carillon.

Photographie en noir et blanc prise sur le pont du navire, à la poupe. Le navire est rempli de cordes de bois, sur lesquelles est assise une femme de dos. Devant elle, un mât de charge et la cabine blanche du navire.

Le Ste-Marguerite

 

Plus gros et plus résistants que les goélettes de bois, ces caboteurs d’acier ne peuvent affronter les glaces canadiennes. Chez les Desgagnés, on rêve de naviguer 12 mois par année.

En plus de ce besoin de naviguer à l’année, s’ajoute la concurrence féroce provoquée par l’industrie du camionnage. Puis, l’arrivée d’un traversier-rail qui relie Baie-Comeau à partir de Matane et une grève des débardeurs en 1966 provoquent la quasi-disparition des dernières voitures d’eau dans la première moitié des années soixante-dix. La mise à l’écart des goélettes de bois s’effectuera en un temps record.

L’image montre une page de journal où apparaissent une photographie et un article sur la grève des débardeurs. Sur l’image, on observe une foule de manifestants devant une tribune sur laquelle se trouvent trois hommes.

La grève des débardeurs