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Les périls de la navigation

Le fleuve Saint-Laurent a la réputation d’être capricieux. Jusque dans les années 1950, les goélettes n’ont pas de radar : on navigue à vue et la météo peut changer très vite.

Bateaux de bois, de fer et d’acier ont, tour à tour, affronté du gros temps, des icebergs, des brouillards épais… Infatigables marins, les Desgagnés n’ont pas échappé à l’horreur. Au 19e comme au 20e siècle, une tradition demeure : après avoir dompté la tempête, le capitaine offre un « p’tit verre de fort » à son équipage.

Photo d'une statuette religieuse en plâtre à l'effigie de Saint Joseph. Il tient l'enfant Jésus dans ses bras.

La statuette qui a survécu à un naufrage

 

Tristes histoires chez les Desgagnés

 

Article de journal relatant la noyade du capitaine Joseph Desgagnés dans les eaux de la rivière Saguenay.

Noyade de Joseph

 

C’est dans la deuxième génération des marins Desgagnés que les premiers accidents graves surviennent. À la fin de la saison de navigation de 1895, Joseph, l’autre fils de Zéphirin, manœuvre sa goélette à la hauteur du Cap Éternité lorsqu’il tombe dans les eaux froides du Saguenay. Son corps n’est pas retrouvé. Il a alors que 41 ans.

 

 

Maquette de la goélette Havre-Aubert. Le petit bateau est en bois. Sa portion inférieure est noire et la portion supérieure est blanche. Des petites chaloupes de sauvetage et du matériel de construction miniature garnissent le bateau. À la proue, on peut lire le nom de la goélette.

Maquette de la goélette Havre-Aubert

En juillet 1963, Edmond Desgagnés vient tout juste d’acquérir le Havre-Aubert, un caboteur en bois. Le navire est ancré à Gaspé pour quelques jours. L’équipage branche le circuit électrique du navire à une source d’alimentation terrestre. Surcharge dans le panneau électrique de la goélette ! Un incendie s’ensuit. Le navire est déclaré perte totale.

En 1966, L’Aigle d’Océan, de Transport Desgagnés, se lance dans le ravitaillement du Nunavik.

Le 20 août 1975, le navire est sur les eaux d’une baie d’Ungava agitée. L’eau glacée s’infiltre. Le bateau s’incline rapidement à tribord. L’équipage émet un signal de détresse. La Garde côtière canadienne envoie un brise-glace à son secours. Deux de ses officiers sont natifs de Saint-Joseph-de-la-Rive, Gérard Belley et Hubert Desgagnés. Le hasard est tragique : les deux officiers ont chacun un petit cousin à bord.

Photographie couleur montrant l’Aigle d’Océan à demi submergé. Le photographe se tient devant la coque du bateau. Le navire est renversé sur son flanc et ses mâts sont plongés dans l’eau. Sur la coque bleue et jaune, des membres d’équipage attendent les secours.

Naufrage de l’Aigle d’Océan

 
L’équipage de neuf personnes tente d’évacuer l’Aigle d’Océan dans une chaloupe de sauvetage. Mais celle-ci chavire et deux d’entre eux disparaissent dans la mer agitée. Deux autres marins perdent la vie pendant le chavirement du caboteur. L’hélicoptère envoyé en renfort, victime du mauvais temps, s’écrase sur l’île Button voisine. Ses deux occupants meurent. Cette tragédie marque l’histoire maritime du Québec.

Malgré tout, les incendies, collisions et naufrages, et surtout malgré les pertes humaines, les Desgagnés ont persévéré et naviguent toujours.