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Les Italiens et la Prohibition

Étiquette pour une bouteille de bière; Fernie Old Ale.

L’étiquette sur une bouteille de bière de la Société de brasserie de Fernie-Fort Steele. Cette étiquette illustre la manière distinctive dont la marque de la société fut mise en valeur sur une bouteille de bière de 12 onces ayant une teneur en alcool de 16 pour cent. Pendant la brève période suivant la promulgation de la Prohibition en C.-B. en 1917, la société brassait de la bière de Prohibition ayant une teneur en alcool de moins de cinq pour cent. La province devint la première à abroger la législation en 1921.

 

Caricature de journal montrant un gros homme dans un costume matinal et un haut-de-forme à gauche et une femme avec deux enfants debout à côté d'elle et tenant un bébé.

D’une façon générale, les ouvriers s’opposaient à la Tempérance et, en août 1917, la section syndicale de Michel, C.-B., adopta une résolution affirmant que ses membres avaient besoin de boissons alcoolisées afin de poursuivre leur travail.

La criminalisation de la vente et de la consommation de boissons alcoolisées au Canada et aux É.-U. au début du 20e siècle fut l’œuvre du mouvement Social Gospel dominé par l’Église protestante. Ce mouvement focalisait l’attention sur les maux sociaux découlant de l’abus de l’alcool, y compris la pauvreté, le chômage, le crime et la violence domestique.

Grande affiche.

L’alcool était considéré comme la cause de la pauvreté et du crime par les adeptes du mouvement de l’Évangile social dirigé par les églises protestantes en Amérique du Nord à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle.

Étant un centre d’activité minière, Fernie fut jugée par des leaders méthodistes comme un exemple extrême d’alcoolisme hors contrôle. La campagne Kootenay, une campagne en faveur de la Prohibition menée par les évangélistes américains J. Wilbur Chapman et Charles M. Alexander, tint sa première réunion le dimanche 4 avril 1909 dans la Salle Bruce, à Fernie.

Alors que le Mouvement pour la tempérance comptait des partisans à la fois à Fernie et du côté albertain du pas du Nid-de-Corbeau, la majorité des citoyens de la région votèrent contre la Prohibition.

Hommes debout dans un bar de l'hôtel.

Un bar dans un des hôtels possédés par J. W. Gates, vers 1908. Ce bar impressionnant témoigne de l’importance des boissons alcoolisées pour la réussite des hôtels de Fernie.

 

Publicité dans les journaux.

Phillip Carosella, marchand de spiritueux, possédait et opérait son entrepôt de boissons alcoolisées à côté de son magasin général. Il fut également un des propriétaires d’hôtels qui furent condamnés à des amendes en raison d’infractions aux lois sur les boissons alcoolisées pendant la Prohibition.

Le 29 août 1917, le Fernie Free Press rapporta que la section syndicale de Michel avait adopté une résolution qui affirmait ce qui suit : Les mineurs, les hommes des fours à coke et les autres ouvriers employés dans les mines ou dans les environs sont de telle nature que la bière et les vins légers s’avèrent essentiels à la poursuite de leur travail. 

L’idée de s’abstenir de consommer des boissons alcoolisées était étrangère aussi à la communauté italienne, puisqu’elle était porteuse de la tradition de vinification de son pays natal.

L’Hôtel Roma fut construit par Philippe Carosella en 1903 et il fut détruit lors des incendies de 1904 et de 1908.  Il fut pris à bail et, ultérieurement, acheté par Al Rizutto, qui dirigea sur les lieux une petite banque à l’intention d’immigrants italiens.

L’Hôtel Roma fut un des 11 hôtels de Fernie dont le chiffre des ventes déclina de façon importante après la promulgation de la Prohibition en 1917. Les mineurs italiens et d’autres qui fréquentaient l’hôtel devaient acheter de la bière ayant une teneur en alcool de moins de cinq pour cent, conformément aux exigences de la Prohibition.