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W.A. Goodwin : Libre-penseur et réformateur

Image d’un homme portant un chapeau de paille, assis les jambes croisées devant un chalet entouré de grands arbres, avec une femme debout à sa droite et d’autres personnes assises à l’arrière-plan.

W.A. Goodwin, portant un chapeau de paille, assis en contemplant devant Cherry Tree Lodge, son lieu de retraite spirituelle. Env. 1887.

 

De son enfance jusqu’à sa mort, W.A. Goodwin refusait de se conformer aux conventions sociales. Qu’il s’agissait de la politique ou de la religion, sa philosophie allait à l’encontre de ce qui était socialement acceptable dans les villages ontariens de l’époque.

Élevé dans l’église congrégationaliste et marié à une anglicane dévouée, Goodwin ne faisait pas partie d’une dénomination précise. Dès leur arrivée à Rochester, New York, la famille Goodwin allait à l’église unitarienne universelle et Goodwin en a appris beaucoup sur les adventistes du septième jour lorsqu’il séjournait dans le sanitarium à Battle Creek, au Michigan.

Son mépris pour la religion organisée lui causait parfois des ennuis. Lorsqu’il peignait l’église catholique romaine à Downeyville, on a entendu par hasard une conversation entre Goodwin et James Winters, durant laquelle ils ridiculisaient la tradition catholique et le confessionnal. Une fois informés par l’hôtelier qu’il y aurait des conséquences, Goodwin et Winters ont dû retourner tout de suite à Lindsay.

« Après le souper, le propriétaire de l’auberge nous a informés tranquillement que nous serions peut-être battus ce soir-là pour nos commentaires faits à l’église au sujet du confessionnal, donc Winters a bien compris et nous avons tout suite pris la route chez lui, à pied. »

– W.A. Goodwin, dans le Journal de Cherry Tree Lodge, juillet 1932

Plus tard, Goodwin adhérait aux idées promulguées par l’Ancien et mystique ordre de la Rose-Croix, une organisation ésotérique qui selon Goodwin, « prônait une bonne santé, la manque de peur et l’amélioration de soi, naturellement, sans se fier aux histoires de la Bible et d’autres superstitions. » (W.A. Goodwin, dans le Journal de Cherry Tree Lodge, 27 août 1929).

Politiquement, Goodwin s’identifiait comme socialiste et durant l’élection de 1908, il était candidat pour le Parti socialiste du Canada dans la circonscription de West Victoria, en Ontario. Il a demandé à la bibliothèque publique de Lindsay d’offrir des oeuvres littéraires socialistes et il aimait lire les oeuvres du phrénologiste O.S. Fowler et celles du poète mohawk, Pauline Johnson, qu’il a décrite comme étant « libérale » et « non-conformiste. »

Image d’un document politique en texte noir et blanc

Pamphlet distribué durant l’élection de 1908, durant laquelle W.A. Goodwin s’est proposé comme candidat pour le Parti socialiste du Canada.

 

Sa soif de la justice pour les ouvriers a peut-être été motivée par l’expérience du père de Goodwin, qui a été congédié pour avoir exprimé son désaccord avec son employeur. Selon la légende familiale, l’octogénaire Goodwin a fait la grève tout seul devant la fonderie où travaillait son beau-fils comme directeur, une manifestation pacifique contre les mauvaises conditions de travail et les piètres salaires des travailleurs.

Malgré sa philosophie radicale, Goodwin s’entendait bien avec des personnes de toutes les couches de la société. Il a même visité le chalet du Sir Sam Hughes, un politicien au niveau fédéral qui était très franc et critique.