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L’odeur de cuir et de colle: chez le cordonnier Hermann Münch

Photographie couleur. Vue de la rue. Une fillette portant un manteau d’hiver et tenant un paquet se tient devant une voiture blanche, devant la boutique du cordonnier Hermann’s Shoe Shop.

Elizabeth Münch Power devant la cordonnerie d’Hermann Münch. Années 1960 environ.

 

Le principal souvenir qu’Elizabeth Münch Power garde de la boutique de son père, c’est l’odeur : « C’est ce dont les gens se souviennent : l’odeur de cuir, l’odeur de colle, et les autres odeurs qui les accueillaient quand ils entraient ».

Hermann Münch naquit en 1920 à Sandhausen, à côté d’Heidelberg, en Allemagne. Sa femme Gabrielle (née Bozec) était native de Douarnenez, en Bretagne (France). Ils immigrèrent au Québec (Canada) en 1951, après la Deuxième Guerre mondiale, grâce au parrainage de la famille Gagnon. Hermann travailla dans une compagnie forestière et dans une cimenterie au Québec avant d’entendre parler, dans une annonce, d’un poste de cordonnier à Grand Falls, Terre-Neuve. Hermann passa une entrevue avec Joe Byrne et la famille déménagea à Grand Falls en 1952.

Hermann travailla avec Joe Byrne dans le magasin de sport de ce dernier, dans la rue High de Grand Falls, avant de décider d’ouvrir sa propre boutique à Windsor. Sa première boutique était située à côté de la salle de billard et du Restaurant Globe, sur la rue Main. Les familles Münch et Chow devinrent très proches pendant cette période. En 1964-65, Hermann déménagea sa boutique au bas de la rue Main, plus proche de la maison familiale des Münch, dans un vieil entrepôt qui appartenait à George Stewart.

Clip audio et transcription : Elizabeth Münch Power décrit la boutique de cordonnier de son père.

Hermann réparait les chaussures et d’autres articles en cuir, se souvient Elizabeth Münch :

« Il avait aussi une machine à coudre. Ah ça, papa savait coudre. Je veux dire, il était capable de tout coudre ! En tant que cordonnier, il faut savoir coudre, il y a beaucoup de coutures dans une chaussure en cuir, mais il pouvait aussi réparer des choses comme…comme par exemple l’équipe de hockey. S’il y avait des équipements de hockey – à l’époque toutes les jambières et le reste étaient en cuir – il savait recoudre ça aussi. Il pouvait réparer les ceintures, les portemonnaies. Il finit par fabriquer ses propres petits objets. »

En 1974, la famille déménagea à St. John’s, où Hermann travailla pour le département de prothèse et d’orthopédie de l’Hôpital général. Ce déménagement permit aux enfants d’Hermann et de Gabrielle d’aller à l’Université Memorial de Terre-Neuve tout en habitant avec leurs parents, et cet emploi donna à Hermann le droit à une pension.

Photographie d'archives en noir et blanc. Deux hommes en blouses de laboratoire sont debout chez le cordonnier Hermann Münch.

Hermann Münch à droite; peut-être Ignatius Keogh à gauche . Années 1950 environ.