Passer au contenu principal

Année 2016 – L’équipe fait la rencontre d’un informateur, Elzéar Lévesque

Intrigués par ces premières découvertes, plusieurs curieux se rendirent au site pour tenter d’en apprendre plus sur ce qu’il se passait au parc. Certains tentèrent d’interpréter les trouvailles, notamment d’anciens occupants du lieu, ce qui créa une splendide occasion pour les archéologues de se nourrir de plusieurs voix afin d’en apprendre plus sur le passé récent de la pointe. C’est comme si son histoire et ses vestiges reprenaient vie!

Elzéar Lévesque

Au mois d’août 2016, alors que l’équipe archéologique investiguait le sol de la pinède, un visiteur au nom d’Elzéar Lévesque se présenta. Sa chevelure blanche trahissait un âge avancé, qu’il se garda de nous révéler ! Il nous révéla tout de même avoir habité la Pointe-aux-Outardes entre 1930 et 1940, jusqu’à l’âge de 9 ans. Après quelques échanges sur les découvertes, il tourna la tête et regarda les grands pins autour de lui. Il s’exclama qu’à son époque, on ne pouvait y trouver qu’une grande dune de sable.

Photo de Elzéar Lévesque

Elzéar Lévesque dans la pinède du Parc nature de Pointe-aux-Outardes, 2016

Quelques preuves de la réminiscence d’Elzéar

Certains sceptiques diront que ses souvenirs auraient pu être teintés de confusion, mais son témoignage concorde très bien avec les données historiques. En effet, les recherches des historiens Charles Blais, Marc Brisson et Pierre Frenette démontrent que le sol de la pointe avait été fragilisé par le défrichage et l’agriculture. Puis, soumis aux vents forts qui y sévissent, les champs de plusieurs cultivateurs avaient rapidement été recouverts par des dunes. C’est entre les années 1930 et 1950 qu’un reboisement du littoral sur 83 acres a été entrepris pour stabiliser les sols.

Un patrimoine menacé

La nouvelle fragilité du sol a aussi érodé la berge et emporté les vestiges de l’occupation ancienne de la pointe. Elzéar se souvint avoir déjà trouvé de nombreux artéfacts le long de la plage … tout comme l’équipe allait le faire, ce même après-midi de leur rencontre. La dégradation naturelle des vestiges, datant des années 1930, laissait supposer qu’une bonne partie du patrimoine archéologique de la pointe était ensevelie par les dunes ou emportée par le fleuve.

Un groupe de bénévole au loin sur la plage

Groupe de bénévoles ratissant la plage, 2016

Archeo-Mamu Côte-Nord 2020