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Marthe Quitel (v. 1638-1722)

C’est un grand jour pour Marthe Quitel. En ce 22 septembre 1665, elle doit épouser Barthélemy Verreault, dit le Bourguignon, à l’église de Château-Richer. Pour la fille de Denis Quitel et de Louise Bénard, née vers 1638 en Normandie, c’est l’aboutissement de plusieurs mois mouvementés et le début d’une nouvelle vie.

Après de longues semaines passées en mer sur le Saint-Jean-Baptiste, Marthe avait atteint Québec le 18 juin 1665. Comme les 89 autres filles à marier et les 130 engagés arrivés avec elle, Marthe s’était embarquée pour le Nouveau Monde en quête d’une vie meilleure. Si le roi Louis XIV n’avait pas payé son voyage et son trousseau, elle n’aurait pas pu effectuer la traversée.

Reproduction couleur d’une aquarelle montrant l’arrivée sur la terre ferme de sept femmes vêtues de robes colorées. Placées de profil à la droite de l’œuvre, elles font face à deux hommes en tenues officielles, et la première femme leur fait une révérence. Le premier des deux hommes, Jean Talon, est richement vêtu. Épée à la ceinture, il porte une perruque et tient à la main un large chapeau surmonté d’une plume. L’autre, François de Laval, porte un costume de prélat et une étole bourgogne. Il a une grande croix en or au cou. D’autres hommes en perruque et un soldat complètent la scène. Le bas de l’œuvre est occupé par le mur de pierre du quai et la fin d’un escalier en pierre.

L’arrivée à Québec des Filles du Roy

 

Munie d’un coffre contenant quelques vêtements, des aiguilles, du fil et des ciseaux, Marthe a été nourrie et hébergée à Québec en attendant de trouver mari. En échange de la générosité royale, ses compagnes de voyage et elle — qui font partie de celles qui seront plus tard appelées « Filles du Roy » — avaient une mission claire : se marier et fonder une famille pour peupler la colonie.

Marthe a cependant d’abord vécu une rude épreuve. Le roi désirant une colonie catholique, elle a dû abjurer le calvinisme devant témoins le 17 juillet 1665 à l’église Notre-Dame de Québec. Devenue bonne catholique, elle était désormais libre de se trouver un mari. Et les hommes célibataires ne manquaient pas !

Carte d’archives montrant une partie de la ville de Québec (dont Charlesbourg et Beauport), la Côte-de-Beaupré, l’île d’Orléans, la rive du sud du Saint-Laurent et les divisions des terres en bandes rectangulaires, souvent perpendiculaires au fleuve Saint-Laurent. L’emplacement indiquant le nom de « F. Vero » ainsi que quelques lots environnants est agrandi dans un cercle placé au centre de la carte.

L’emplacement du lot occupé par Marthe Quitel et Barthélémy Verreault, à Château-Richer, carte de 1709

Son choix s’est porté sur Barthélemy Verreault, forgeron et taillandier, arrivé en Nouvelle-France trois ans plus tôt. En juin, il s’était procuré de Jacques Cauchon dit La Motte une terre à Château-Richer. Le contrat de mariage ayant été passé devant notaire à la fin août, Marthe et Barthélemy sont prêts à officialiser leur union à l’église et à commencer leur vie commune.


Sylvie Asselin entre dans la peau de Marthe Quitel – (sous-titrage disponible en FR et EN) – Regarder la vidéo avec sa transcription (FR)

Ancêtres des Verreault d’Amérique, Marthe et Barthélemy auront neuf enfants, dont six atteindront l’âge adulte.


Sylvie Asselin décrit comment elle en est venue à s’impliquer dans la Société d’histoire des Filles du Roy – (sous-titrage disponible en FR et EN) – Regarder la vidéo avec sa transcription (FR)

Aujourd’hui, Château-Richer se souvient… de Marthe et des vingt-deux autres Filles du Roy qui ont contribué au développement de la Côte-de-Beaupré par leur descendance et leur labeur et dont la mémoire est fièrement préservée par la Société d’histoire des Filles du Roy.