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Zacharie Cloutier (v. 1590-1677) et Xainte Dupont (1596-1680)

C’est la fin de décembre 1670. Le contrat est signé. Zacharie Cloutier vient de vendre la Clousterie, le domaine qu’il possédait à Beauport. Avec Xainte, son épouse, il ira bientôt rejoindre son fils aîné, aussi prénommé Zacharie, et trois autres de leurs enfants à Château-Richer. Le couple y est depuis longtemps propriétaire d’une concession où il compte finir ses jours.

Carte d’archives en noir et blanc montrant le territoire de la Côte-de-Beaupré, le fleuve Saint-Laurent et l’île d’Orléans. On y voit les cours d’eau, identifiés par leur nom, ainsi que l’occupation du territoire grâce à la présence des lots, de longues bandes horizontales perpendiculaires au fleuve, où est écrit le nom du propriétaire.

Carte de 1641 montrant la présence des Cloutier à Château-Richer

 

En quittant les terres qu’ils possèdent depuis 1637, Zacharie et Xainte concluent un important chapitre de leur vie. Leur départ de Normandie pour la Nouvelle-France leur semble si récent ! C’est pourtant il y a plus de 35 ans, en mars 1634, que Zacharie concluait un contrat d’engagement avec Robert Giffard, seigneur de Beauport. En tant que maître-charpentier, il était une recrue de choix pour participer au défrichement et au peuplement de la jeune colonie. Et que d’événements se sont produits depuis l’arrivée à Québec de ce premier Cloutier !

Document d’archives en noir et blanc sur deux pages manuscrites à la plume décrivant l’entente de mariage entre Anne Cloutier et Robert Drouin. Le bas de la seconde page présente de nombreuses marques et signatures.

Contrat de mariage entre Anne Cloutier et Robert Drouin, conclu le 27 juillet 1636

En 1636, Zacharie signait le contrat de mariage de sa fille Anne, alors âgée de 12 ans, avec Robert Drouin, 28 ans. Le couple allait ensuite s’installer à Château-Richer. L’année suivante, conformément à son entente avec Giffard, Zacharie recevait officiellement en fief une concession de 1000 arpents, la Clousterie. Il exploitait sa terre tout en pratiquant son métier de charpentier. Il faut dire que les maisons à construire ne manquaient pas ! Il se rappelle les longues heures passées à Québec à bâtir le château Saint-Louis et un presbytère pour les Jésuites.

À 80 et 74 ans respectivement, Zacharie et Xainte méritent désormais de se rapprocher de leurs enfants et petits-enfants, dont la plupart habitent à Château-Richer. Parmi toutes leurs réalisations en Nouvelle-France, c’est leur descendance qui fera leur renommée. Plusieurs générations de Cloutier perpétueront la tradition agricole et se succéderont à Château-Richer. À la fin du 19e siècle, les Cloutier y possèdent 2000 arpents.

Photographie couleur d’une maison ancestrale à deux étages, construite à même le sol. La demeure possède deux cheminées, une à chaque extrémité de son toit à deux versants où on aperçoit 4 lucarnes à l’avant. Les murs sont faits de pierre majoritairement recouverte de crépi beige pâle, la façade laissant paraître une plus grande quantité de pierre. La façade est aussi percée de 5 fenêtres, au milieu desquelles se trouvent deux portes. Les portes et les fenêtres sont peintes vert tendre.

La maison Cloutier, située au 8910, avenue Royale, à Château-Richer

Aujourd’hui, Château-Richer se souvient… d’un couple de braves colons ayant fait fructifier la terre. C’est grâce à la ténacité d’hommes et de femmes qui, comme les Cloutier, ont cru en la Nouvelle-France que la région a pu prospérer.