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Richesse nourricière

Avant d’entreprendre notre descente, attardons-nous un instant à la Haute-Mauricie où se trouve la source de la rivière. Avant l’aménagement du réservoir résultant de la construction du barrage Gouin entre 1916 et 1917, il y avait ici de grands lacs.

Sur la rivière, des Autochtones sont installés dans cinq canots remplis de bagages.

Départ pour le campement d’hiver en 1921

Les premières traces de présence humaine datent d’environ 6000 ans. Ce territoire immense et farouche peut nous paraître inhospitalier, mais l’esprit inventif des Autochtones a permis à ces chasseurs-cueilleurs nomades de répondre à leurs besoins, notamment grâce à la rivière. Leur mode de vie traditionnel tourne en effet autour du Saint-Maurice.

Carte géographique illustrant le très dense réseau hydrographique et les principaux lieux habités de la Haute-Mauricie : La Tuque, Rapide Blanc, Windigo, Wemotaci et le Barrage Gouin au nord. On retrouve aussi l’emplacement de points de rencontres Atikamekw : Kokac et Oskisketak.

Carte de la Haute-Mauricie en 1957

Vivre au rythme des saisons

Le rythme de vie annuel des Atikamekw, lié au cycle de la forêt, consiste en un éloignement, puis un retour à la Tapiskwan sipi (rivière Saint-Maurice). C’est un mode de vie divisé en six saisons.

À l’automne, on forme de petits groupes, puis on s’enfonce dans la forêt pour chasser. Cette saison est aussi occupée par la préparation des viandes, des peaux et des campements.

Dans la forêt, des Autochtones de tous âges posent dans la neige au milieu de tentes rudimentaires.

Campement d’hiver près du Saint-Maurice vers 1900

Le pré-hiver et l’hiver sont propices au trappage et à la fabrication de raquettes et de couteaux dans des tipis faits d’écorce de bouleau. Quand la glace commence à fondre, c’est le temps de la récolte d’eau d’érable, puis du retour à un site près de la rivière.

Des Autochtones de tous âges posent au milieu de tentes rudimentaires entourées de hauts conifères.

Campement d’été près du Saint-Maurice vers 1900

La période estivale se passe autour de la Tapiskwan sipi, car on y pratique la pêche à la ligne. C’est également la période des déplacements pour les rassemblements sociaux et le commerce. Près de la rivière, on noue les nouvelles alliances et on effectue les échanges de produits. On organise aussi les cérémonies traditionnelles comme les mariages. Puis, à l’automne, on replonge dans la forêt.

Un groupe de personnes se tient sur une plage. Derrière eux, de modestes maisons en bois sont dispersées.

Opitciwan en 1933

Les premiers hommes

Le Nitaskinan, territoire ancestral de la Nation atikamekw nehirowisiw, est situé autour de toute la Tapiskwan sipi. Ce sont les Algonquins qui utilisaient le terme Atikamekw, signifiant « le peuple du poisson blanc », en référence au corégone qui vit dans le Saint-Maurice.

Les Autochtones de la région se désignent plutôt comme des Nehirowisiwok, « un être autonome » qui vit en équilibre avec son environnement. Avant l’arrivée des Européens, ce sont eux qui occupent en permanence le territoire aux abords de la rivière.

Aujourd’hui, la Nation atikamekw compte environ 7 000 membres divisés dans les communautés de Manawan, Opitciwan et Wemotaci ainsi que dans les villes de La Tuque, de Shawinigan et de Trois-Rivières.

Des Autochtones en habits traditionnels effectuent une danse traditionnelle devant des estrades remplies.

Pow-wow à Manawan en 2016

Pour une description détaillée des activités traditionnelles durant les six saisons atikamekw (ce lien est externe) : http://www.manawan.org/nomadisme/saisons/