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Un pôle industriel

Lorsqu’il s’agit de profiter des possibilités qu’offre l’exceptionnelle symbiose de ressources qui convergent à Shawinigan, les industries ne manquent pas de se montrer créatives. Après les centrales et les usines à papier, c’est un important complexe chimique qui apparaît dans le paysage avec la mise en activité des fours électriques de la Shawinigan Carbide en 1903.

Vue aérienne du l'immense site de l'usine qui s'étend près de la rivière sur laquelle flotte à la fois des milliers de billots de bois et des résidus de chaux blanchâtres.

Complexe chimique de Shawinigan vers 1950

L’aluminium coule à flot

Au printemps 1900, le secteur des métaux se joint à la partie alors que se construit la première aluminerie du Canada. Les travaux se déroulent sous la supervision de Charles Martin Hall qui avait inventé en 1886 le procédé de production d’aluminium par électrolyse à Oberlin en Ohio.

Deux employés portant des vêtements de laine, des casquettes et des petites lunettes manipulent de la machinerie près d'une cuve d'aluminium.

Cuvistes cassant la croûte dans l’aluminerie du plan 2

C’est le 18 octobre 1901 que les cuvistes de Shawinigan effectuent la première coulée d’aluminium au pays. L’année suivante, des lingots sont expédiés en Europe et au Japon. L’usine de Shawinigan est l’une des plus importantes en Amérique jusqu’en 1926. L’aluminerie compte en 1919 plus de 700 travailleurs affectés à la production de 400 cuves réparties dans quatre bâtiments.

De fil en aiguille

Des employés surveillent l'enroulement d'un large câble d'aluminium sur une grande bobine de bois.

Câblerie de l’Alcan vers 1960

Autre première au Canada, la mise en opération d’une câblerie en 1902 pour répondre à une commande de la Shawinigan Water and Power. C’est que cette compagnie d’électricité a entrepris la construction d’une ligne pour alimenter Montréal.

Au début des années 1960, les employés se distinguent à nouveau par la production de câbles d’aluminium pour la ligne de 735 000 kilowatts d’Hydro-Québec reliant le complexe hydroélectrique de Manic-Outardes aux grandes villes du Québec.

Cette ligne inaugurée en 1965 est à l’époque la plus longue au monde avec une tension aussi élevée. Ces exploits n’auraient pas été possibles sans l’énergie fournie par le Saint-Maurice aux alumineries.

Un groupe de femmes en habit de travail pose devant un immeuble en brique

Groupe de femmes travaillant pour l’Alcan pendant la Deuxième Guerre mondiale

Le monde de la production d’aluminium a toujours été très masculin. C’est le manque de main d’oeuvre lors de la Deuxième Guerre mondiale qui force l’Alcan à engager des femmes.

Dans les années 1980, elles s’intégreront progressivement dans les bureaux de l’aluminerie, notamment comme ingénieures. Il faudra cependant attendre une décennie avant de voir les femmes plus présentes dans la production d’aluminium.

Comment s’est passée l’intégration des femmes à l’Alcan ? (sous-titrage disponible en FR et EN) – Regardez la vidéo avec la transcription (FR)

Shawinigan entre en guerre

Shawinigan se démarque également au cours de la Seconde Guerre mondiale par la construction d’une deuxième aluminerie dans la haute-ville. Grâce à un prêt de 55,6 millions de dollars de l’Angleterre, Alcan peut répondre aux besoins des Alliés, entre autres pour l’aviation, en érigeant quatre usines au Québec dont une à Shawinigan et une à La Tuque. L’usine de Shawinigan, dont les travaux de fondation débutent en juillet 1941, est la plus importante.

Le premier plan est occupé par un pancarte indiquant : Alan, Usine Shawinigan. En arrière plan, derrière une clotûre, l’usine et ses cheminées dominent le paysage.

Deuxième usine Alcan de Shawinigan vers 2005