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Le difficile métier de prospecteur

Photographie en noir et blanc de trois prospecteurs. Pendant qu'un arrive en canot, les deux autres préparent le feu.

Des prospecteurs établissent leur campement.

Au début du XXe siècle, de nombreux gisements de minerais précieux sont découverts dans le Nord-Est ontarien, notamment à Sudbury, Timmins et Cobalt. Rapidement, l’idée que l’Abitibi, située de l’autre côté de la frontière provinciale, regorge elle aussi de richesses minières commence à germer dans les esprits. Motivés par la soif d’aventure et l’appât du gain, des prospecteurs, seuls ou accompagnés d’un partenaire, se rendent dans les contrées éloignées d’Abitibi dans l’espoir de faire fortune. Ils ont pour seuls bagages quelques provisions et des instruments de prospection rudimentaires.

Photo en noir et blanc d’un sol rocheux, ainsi que de deux pioches et de deux boites de bois, avec la forêt en arrière-plan.

Affleurement rocheux dans lequel les prospecteurs recherchent des indices de gisement de minerais précieux.

 

Les travaux d’exploration sont particulièrement ardus dans ces territoires isolés et pratiquement inhabités. À cette époque, seuls les Amérindiens fréquentent parfois ces contrées afin de chasser, mais bien souvent ce ne sont pas des endroits favorables à un établissement permanent. Les prospecteurs doivent non seulement faire face aux difficultés naturelles que suppose la vie en forêt, comme l’aridité du climat, les insectes, les risques d’accidents et de maladies, mais aussi au manque de financement.

On travaillait 8 heures, parfois 10 heures, ça dépendait. Les journées qu’on perdait, bien une autre… bien on perdait 2-3 jours à cause de la pluie à boire debout, bien on travaillait plus tard pour montrer quelque chose qu’on avait fait.

M. Hambry, 1976

Photographie couleur d’une quinzaine d’artefacts reliés à la prospection étalée sur une boite de bois et d’un sac à dos en toile qui contient une structure en bois déposé par terre.

L’équipement utilisé par les prospecteurs.

Bien que certains prospecteurs sont assez chanceux et tenaces pour faire des découvertes importantes, la grande majorité échoue à trouver les gisements tant convoités. Ils sont nombreux à devoir travailler dans les mines en exploitation pour survivre et amasser un peu de capital avant de repartir à l’aventure.

Contrairement aux ruées vers l’or précédentes, comme en Californie ou au Klondike, en Abitibi il est pratiquement impossible pour un prospecteur d’exploiter soi-même le gisement qu’il découvre, à cause du coût important que demande la construction d’une mine. Les prospecteurs de cette région doivent donc vendre leur concession minière, leur « claim », à des spéculateurs qui s’occupent de la mettre en valeur.

Entrevue de monsieur Hambry concernant le métier de prospecteur dans le canton de Rouyn :

Photographie en noir et blanc d'un homme en habit de travail qui se tient debout à côté  du panneau de commande d'un appareil composé de quatre antennes disposé en croix. En arrière-plan, la forêt.

Un prospecteur avec un instrument servant à trouver du minerais dans le sol.

Écoutez l’entrevue avec la transcription

Pour en apprendre davantage :

Marc Vallière, Des mines et des hommes : histoire de l’industrie minérale québécoise des origines au début des années 1980, Québec, Le ministère de l’Énergie et des Ressources, 1989, p. 165.

Leslie Robert, Noranda, Toronto, Clarke, Irwin & Company Limited, 1956, p. 15 à 32.