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Les squatters de Rouyn-Sud

Photographie en noir et blanc de la rue Galipeau maintenant Larivière. En arrière-plan : l'hôtel de ville de Rouyn à gauche et la mine Horne à droite.

Une partie de Rouyn-sud avant son annexion à la ville de Rouyn.

À partir de 1932, en pleine époque de crise économique, plus de 200 familles s’installent à Rouyn-Sud, un hameau situé au nord de la ville de Rouyn. Ces gens étaient des squatters, donc  établis, sans titre ni droit, sur les terres de la Couronne ou sur des propriétés minières.

À la suite de la fameuse grève des « Fros » de 1934, qui est menée essentiellement par des Néo-Canadiens, la mine Noranda décide de changer ses politiques d’embauches et d’engager davantage de Canadiens français. Plusieurs de ces nouveaux employés de la Noranda choisissent de s’établir à Rouyn-Sud. Cette agglomération est donc surtout habitée par des Canadiens français.

Comme dans la plupart des villages de squatters de la région les gens sont pauvres à Rouyn-Sud.

 « La tâche est ardue. […] il y a les classes remplies […] et les voyages dans la boue. Aucun trottoir n’est fait encore et la route neuve non plus […] À l’école c’est la pauvreté complète. Donc pas de matériel de classe, pas de toilettes […] Mais ce qui est le plus pénible, c’est que nos sœurs soient obligées de quêter leur salaire piastre par piastre chaque mois ».

Annette Saint-Louis, religieuse enseignante à Rouyn-Sud en 1938-1939.

Photographie en noir et blanc de mauvaise qualité d’une église vide, dont la sacristie et la nef sont seulement séparées par un treillis de bois.

L’intérieur de l’église de Rouyn-Sud.

Malgré l’illégalité de leur situation, lorsque l’agglomération de Rouyn-Sud est devenue plus populeuse, les Oblats de Marie-Immaculé décident de prendre cette agglomération sous leurs ailes afin d’assurer une éducation aux nombreux enfants qui y résident. Suite aux nombreux voyages qu’ils font à Québec pour obtenir des fonds gouvernementaux, la paroisse leur est officiellement confiée en 1938.

Photographie en noir et blanc d’un petit garçon sur une bicyclette qui pose devant des amoncellements de planches et de buches. En arrière-plan, des maisons et une église.

Déménagement à Rouyn-Sud en 1938.

À l’aube des années 1940, le gouvernement provincial décide d’intervenir afin de régulariser la situation de Rouyn-Sud. Trois options sont envisagées : l’annexion à Rouyn, l’incorporation en municipalité distincte ou tout simplement la destruction de l’agglomération. Finalement, le gouvernement libéral d’Adélard Godbout opte pour l’annexion.

Photographie en noir et blanc  de rochers, d’une croix, d’une église et d’un presbytère. En arrière-plan, à gauche, la ville de Rouyn, et à droite, les installations de la mine Horne.

Vue de l’église de Rouyn-Sud, avec Rouyn et Noranda à l’arrière.

Pour en apprendre davantage :

Odette Vincent, dir., Histoire de l’Abitibi-Témiscamingue, Québec, IQRC, 1995, p. 330.

Alexandre Faucher, De l’or… et des putes?, Rouyn-Noranda, Éditions du Quartz, 2014, p. 118.

Rémi Jodouin, En d’ssour, Montreal, Editions Québécoises, 1973, p. 111.