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La foire automnale

L’organisation de la foire automnale commençait l’hiver précédent, sinon comment tant de choses auraient-elles été prêtes pour la vente avec tout le travail qu’il y avait en été et en automne? Quand on entrait dans la salle communale, on voyait des tabliers et des gants pendus sur des fils tendus de part et d’autre et au-dessous, des tables couvertes de plats cuisinés par les femmes de la communauté. Des pots de confitures, du pain frais, des tartes, des gâteaux et des biscuits attendaient le début de la vente.

Pâtisseries exposées sur une table entourée de clients qui attendent le début de la vente à Monsktown

Ventes de pâtisseries à Monkstown

À Monkstown, les dames exposaient les articles mis en vente puis chacun essayait de se positionner en face de ceux qu’il convoitait. Il fallait un peu jouer des coudes pour parvenir à se placer près des tartes de tante Eva ou des napperons au crochet de tante Rita. Le compte à rebours commençait alors et, dans les minutes qui suivaient, les tables étaient dévalisées et chaque article était vendu.

 

En général, la vente était suivie d’un souper ou d’un goûter dont les recettes étaient distribuées aux missions. Même si aujourd’hui, on a l’impression qu’on était pauvre, ce n’était vraisemblablement pas le cas. Comme dit Ray Guy : « D’autres gens auraient organisé les soupers et nous auraient envoyé des colis ».

Un groupe d’hommes et de femmes du groupe de danse traditionnelle de Little Bay exécute une danse carrée

Danseurs traditionnels de Little Bay exécutant une danse carrée

À Rushoon, la foire automnale durait toute une journée, un peu comme le Jour de la Vierge, avec, en plus, une vente organisée l’après-midi. S’il restait quelque chose à la fin de la vente, les articles allaient à la tombola ou au bingo des colis. Les soupers se composaient de nourriture locale, de soupe d’orignal, de tourtes au pain de perdrix, de pudding aux bleuets et à la crème et, parfois, on pouvait acheter de la crème glacée faite maison. Après tous les événements de la journée, le bal commençait vers vingt heures pour se terminer, bien souvent, aux premières heures du jour. Il n’y avait pas d’orchestre, juste un accordéon au son duquel les gens dansaient selon des figures comme le quadrille des lanciers, le Virginia Reel ou, quelquefois, la valse à deux temps.

Écoutez Mary Power et Mme Anne Whiffen, avec transcription

Trois garçons jouent à « croque la pomme ».

Jeu de « croque la pomme »

Bien que la foire automnale se passait souvent aux alentours de l’Action de Grâce, le jour de l’Action de Grâce n’avait pas encore été inscrit au calendrier de Terre-Neuve. L’équivalent le plus proche du souper et du bal organisés pour célébrer les récoltes était le souper de Colcannon. Un repas confectionné avec du ragoût ou du hachis à base de carottes, de navets, de chou, de pommes de terre et d’un peu de viande salée pour donner du goût. On ne portait pas de costumes d’Halloween à cette  cette fête et la seule chose qui se rapprochait d’Halloween était le jeu de « croque la pomme » qu’on organisait dans les écoles en début de soirée pour distraire les enfants.