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Faites la connaissance des mummers!

En ouvrant votre porte, vous tombez nez à nez avec cinq personnes masquées qui vous demandent, avec des voix déformées, si elles peuvent entrer. Les laisseriez-vous entrer? À Terre-Neuve, le jour de Noël, on s’attendait à ce genre de chose.

Des mummers frappent et demandent s’ils peuvent entrer

Des mummers frappent à une porte et demandent s’ils peuvent entrer

Les mummers de Terre-Neuve : le clou des fêtes de Noël. Peu importe votre âge, vous pouviez faire le mummer. Tout le monde se déguisait de toute sorte de façons et se cachait le visage avec des rideaux de dentelle ou des taies d’oreiller. On frappait bien fort à toutes les portes et, en changeant sa voix, on demandait : « Est-ce que les mummers peuvent entrer? »

Un mummer homme portant une chemise de nuit et un abat-jour en guise de chapeau est assis à une table un verre à la main

Un mummer en chemise de nuit avec un abat-jour sur la tête prend un verre assis à une table

Si la réponse était « oui », ils entraient et la routine commençait : l’hôte essayait de deviner qui était qui. « Vous êtes de l’autre rive? » « Non, de Sin John’s » « Vous essayez de nous embobiner » « Je crois que vous êtes Bill de l’anse et celle-là, c’est Sadie qui porte le tablier de sa mère ».

 

Quatre mummers prennent un verre de rhum assis avec une vieille dame sur un canapé plein à craquer

Des mummers prenant un verre à Parker’s Cove

Et ainsi de suite jusqu’à ce que tout le monde ait été reconnu et que les masques tombent. On offrait alors une collation aux mummers, en général du cake aux fruits et du sirop Purity, mais parfois aussi, les adultes se régalaient d’un petit verre de rhum.

Écoutez Frank Murphy parler des mummers, avec transcription

Un homme joue de l’accordéon pour les mummers

Gerald Murphy jouant de l’accordéon pour les mummers à Parker’s Cove

Ensuite, on dansait au son de l’accordéon ou de l’harmonica, mais bien souvent seulement accompagnés par des chansons. Quand on était jeunes, on aimait bien ces chansons car chacune des femmes qui chantaient avait sa propre collection de syllabes incompréhensibles. Certaines y ajoutaient même de vrais mots « as carn as she goes » (« according as she goes », au gré de l’inspiration). Écoutez Earl Lockyer donner un exemple de vers composés spontanément pour faire danser les mummers.

Écoutez Earl Lockyer, avec transcription

Mme Anne Whiffen était l’une des championnes des chansons improvisées  et les jeunes adoraient se rendre chez elle soir après soir. Elle explique que son mari aimait vraiment les mummers mais qu’il disait toujours : « Le tapis va être usé avant la fin des fêtes de Noël ».

Regardez la vidéo de Mme Whiffen, avec transcription