Musée régional de Vaudreuil-Soulanges
Vaudreuil-Dorion, Québec

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Bohème dans la ville, vie et oeuvre d'Onésime-Aimé Léger

 

 

2. La bohème à Montréal

«Léger avait une nature bohème1».

Au tournant du 20e siècle, Montréal est en effervescence. Le visage de la ville change rapidement et radicalement. Grâce aux nombreuses découvertes techniques et aux innovations technologiques et scientifiques, Montréal vit sa plus grande période d'industrialisation et d'urbanisation. En peu de temps, on assiste à la construction de gratte-ciel et de manufactures. On développe le réseau de transport avec des routes, des tramways, des chemins de fer et des ponts. La ville entière est en chantier. Cette grande activité économique entraîne un exode rural important. La population de la ville augmente à un rythme effarant. Conséquemment, des quartiers pauvres et ouvriers se développent et deux nouvelles classes sociales naîtront soit la classe ouvrière et la nouvelle bourgeoisie. En quelques années, Montréal entre de plein pied dans la modernité.

Le début du 20e siècle voit également émerger une pléiade d'artistes résolus à vivre et à créer à contre-courant à cette trop grande animation économique et urbaine. Ces jeunes peintres, écrivains, musiciens et poètes décident de mener une existence bohème, rejetant les nouveaux principes capitalistes, et tentent de retrouver les valeurs essentielles de la vie.

Cette bohème, née à Paris dans la dernière moitié du 19e siècle, devient un mode de vie pour toute une génération d'artistes. Paris, lieu mythique, attire des créateurs du monde entier, dont de nombreux Canadiens, venus y côtoyer des personnages illustres et fréquenter des lieux célèbres. Mais, ce mouvement dépasse les frontières parisiennes et se propage dans le monde entier. À Montréal, c'est entre 1890 et 1915 qu'elle est à son apogée. La pierre angulaire de cette bohème est l'École littéraire de Montréal fondée en 1895 et dont la figure emblématique est sans contredit Émile Nelligan (1879-1941). Le réseau d'amitiés et d'influences issues de l'École littéraire de Montréal s'étend à tous les domaines de l'art et à tous les milieux sociaux. Onésime-Aimé Léger (1881-1924) est l'un de ces jeunes artistes dont la vie symbolise cette bohème adoptée par de nombreux artistes montréalais de l'époque.

1. Propos recueillis par Albert Laberge lors d'une rencontre avec Onésime-Aimé Léger que l'on retrouve dans son livre : Albert Laberge. Peintres et écrivains d'hier et d'aujourd'hui. Montréal, Édition privée, 1938, page 93.

 

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