Rocky Mountain House Museum
Rocky Mountain House, Alberta

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Henry Stelfox: Aventurier, conservateur de la nature, et ami

 

 

Un nouveau commencement

Je suis arrivé à Calgary, Alberta pendant l'hiver de 1906-07, après avoir servi pendant quelques années dans la Constabulaire Sud-Africaine. J'étais accueilli chaleureusement par le propriétaire de l'hôtel Grand Central, où j'étais logé au coût d'un dollar par jour. Pendant le déjeuner du prochain matin, je me suis présenté à un vieux monsieur du nom de Frank Connell. Il m'a dit qu'il travaillait sur le ranch Sparrow près de Pine Creek. Quand il a appris que je cherchais un emploi, il m'a dit que R. K. Bennet, le patron de la ferme Rushford trouvé au sud du lac Red Deer, avait besoin d'un homme expérimenté pour assumer la charge de son troupeau de boeufs Shorthorn. Frank a offert de me conduire à la ferme Rushford et j'ai accepté... Dès que M. Bennet était satisfait que j'avais les compétences nécessaires pour s'occuper de son troupeau, nous avons discuté combien je serais payé. Je ne voulais pas travailler pour son offre de 20 dollars par mois incluant le logement mais nous avons décidé que je travaillerai pour un mois et ensuite il évaluera mon travail. À la fin du premier mois, il m'a payé 30 dollars.

L'hiver de 1906-07 a été très dur. La neige s'amoncellait au-dessus des poteaux des clôtures. Quelques fermiers avoisinants n'ont pas prévu le besoin d'une plus grande quantité de nourriture pour leurs troupeaux pendant l'hiver et quand le printemps est arrivé, au moins soixante pour-cent des troupeaux de bétail dans les pâtures ont péris. Quelques fermiers ont perdu des troupeaux entiers. Des milliers de boeufs se sont égarés et sont morts près des clôtures. C'était le seul cas que j'ai vu le bétail qui s'est complètement gelé pendant qu'ils se tenaient debout dans la neige profonde. M. Bennet avait des provisions suffisantes pour l'hiver et un abri pour son bétail, et n'a pas perdu pas un boeuf cet hiver.

Je tuais les coyotes et les lynx qui sont venus dans les enclos près de la grange et les abris en cherchant de la nourriture. Les antilopes et les chevreuils étaient décimés en grands nombres. Les orignaux, qui s'abritaient dans les prés de saules, auront mieux réchappés que les antilopes et les chevreuils, si les coyotes et les loups ne les avaient pas les chassés.

Pendant l'ensemencement du printemps de 1907, M. Bennet m'a promu au poste de chef de bureau responsable de tout ce qui avait à faire avec la ferme. Mon chèque mensuel a augmenté de 30 dollars à 35 dollars par mois. M. et Mme Bennet étaient très gentils et nous nous entendions très bien.

C'était pendant le printemps de 1907 quand M. Bennet m'a présenté à un vieux monsieur exceptionnel, le révérend Albert Lacombe, tout près de sa mission à Midnapore. Une autre personne notable à cette époque était Bob Edwards, le rédacteur du "Eyeopener" de Calgary. Curieusement, la première fois que j'ai lu une copie de ce journal j'étais dans la Constabulaire Sud-Africaine à Bloemfontein.

Cet été j'ai décidé d'acheter une ferme et d'être mon propre patron. J'ai informé M. Bennett que je partirai bientôt, mais que je travaillerai pour lui jusqu'à ce qu'il ait trouvé un autre homme pour me remplacer. Peu de temps après un monsieur venant de l'Ontario a été embauché et je suis monté à bord un train CFCP (Le Chemin de fer Canadien Pacifique) en route pour Ponoka. Deux jours plus tard j'ai acheté la section SE 10, la banlieue noire 42, la gamme 26 W du 4 ème méridien qui se trouve à sept miles au sud de Ponoka sur la vieille autoroute de Calgary et Edmonton. Pendant l'époque de transport par attelage de boeuf, la Compagnie de la Baie d'Hudson a bâti là des bâtiments pour servir comme comptoir et halte pour les voyageurs. Ces vieux bâtiments se sont écroulés et ils étaient tellement pourris que le bois se séparait en plusieurs morceaux quand on le bougeait. Il y avait une cabane avec des bardeaux sur le toit que j'ai réparé pour être un logement temporaire.

Quelques jours après l'achète de ma terre, je parlais avec M. C.C. Reid, l'expert foncier du gouvernement à Ponoka. Quand je lui ai demandé quelles fermes étaient disponibles dans la région, il m'a dit qu'il y en avait une favorable à Battle Lake. Je croyais que c'était une bonne idée de voir avant de l'acheter. Je suis allé à la pension pour chevaux pour louer un bon cheval de selle pour m'apporter à Battle Lake. Le propriétaire m'a loué un vieux cheval en mauvaise santé. Quand j'ai appris que c'était le seul cheval disponible, j'ai décidé de l'employer quand même. Mon cheval a débuté en marchant. Je lui ai demandé un peu plus d'enthousiasme, mais il m'a répondu avec une série de gémissements et en marchant un peu plus vite. Quand j'ai essayé de conduire mon cheval à pied, il a voulu coucher à terre, probablement pour mourir.

Cette soirée je suis arrivé à Chesterwold, un petit magasin à la campagne dont le propriétaire était un homme pas chaleureux, et j'ai demandé si je pouvais obtenir le logement pour moi et mon cheval pour la nuit. Sa réponse de "Si vous voulez..." semblait siffler par son nez, ponctuer par sa recrache d'une bouchée de jus de tabac du coin de sa bouche. J'ai donné de l'eau à mon cheval et l'amenait vers l'écurie quand j'ai entendu "Dis-moi...". Je me suis retourné et demandé "Est-ce que tu m'appelais?" Il m'a répondu, "Tu n'as pas encore payé pour ça." J'ai demandé le coût pour une stalle et le fourrage et payé l'homme. Un peu plus tard, quelqu'un a appelé de la maison que le soupé fut prêt. En marchant vers la porte de la cuisine j'ai entendu "Dis-moi..." Le chiqueur ne marchait pas loin derrière moi. "Qu'est-ce que tu veux maintenant?" j'ai demandé. "Tu dois me payer pour la nourriture et pour un lit." Pendant que j'étais en train de lui donner l'argent, j'ai dit "Tu penses que je partirai demain matin sans payer?" "Je ne veux pas prendre le risque que tu ne payeras pas," il a répliqué. Le prochain matin, avant de partir j'ai remarqué que l'apparence de la terre dans cette région me plaisait et j'ai demandé s'il y avait des terres disponibles pour commencer une ferme. "Combien est-ce que tu me donneras si je te dis où se trouve un terrain non-occupé près d'ici?" "Si vos voisins sont comme toi, je ne veux pas habiter dans ce coin!" j'ai exclamé et je suis parti pour Battle Lake.

(Note du rédacteur: Henry a trouvé une famille du nom Eastman qui habitait sur une ferme près de Battle Lake et demanda comment trouver la ferme que l'agent immobilier lui a suggérée. M. Eastman a invité Henry de souper et à y passer la nuit avec sa famille et a offert d'aider Henry à trouver la ferme le lendemain matin. La ferme était recouverte d'arbres tombés, ce qui n'a pas plu à Henry. Henry Stelfox est parti de Battle Lake avec peu d'envie de commencer le grand défi de déblayer un terrain tellement impitoyable, alors il est retourné à Ponoka avec la nourriture que la famille Eastman lui a donnée. Il gardait toujours en esprit la gentillesse de la famille Eastman et après un peu de réflection il a considéré à nouveau sa décision. Il sera content d'avoir des voisins comme la famille Eastman. Il a pris possession de cette ferme le 18 octobre, 1907.)

 

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