Rocky Mountain House Museum
Rocky Mountain House, Alberta

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Henry Stelfox: Aventurier, conservateur de la nature, et ami

 

 

La vie parmi les bûcherons

J'avais besoin d'un emploi pendant l'hiver de 1907, alors je suis allé au camp forestier d'Eau Clair et Bow River près de Banff, où John McDermid m'a embauché pour 21 dollars par mois. Le premier jour au travail il m'a donné une hache et un cantouque (espèce de levier avec crochet). J'avais déjà utilisé une hache, mais c'était la première fois que j'ai vu un cantouque. Je devais suivre les deux autres hommes et les aidés avec leurs tâches. Je les ai observés pendant qu'ils ont débité les branches des pins et des sapins en utilisant le cantouque pour tourner les arbres jusqu'à ce que toutes les branches furent enlevées. J'ai compris la nature de mes tâches très vite et j'aimais bien mon travail. Ça m'a donné un bon appétit.

Quelques jours plus tard, McDermid m'a dit "Viens avec moi et apportes ta hache et ton cantouque. J'ai un meilleur travail pour toi." Il m'a amené au site d'une nouvelle route forestière où tous les arbres étaient mis à terre et déboisés, il restait seulement les souches. "Commence à débiter les souches au côté est et continue jusqu'à ce que tu les aient toutes enlevés." McDermid m'a laissé avec un champ plein de grandes souches. J'ai commencé mon travail avec ma hache. Je ne sais pas combien de souches j'ai coupées pour les rendre au niveau de la terre quand j'ai entendu quelqu'un en arrière de moi qui a dit "Eh bien, je ne savais pas qu'il y avait des castors dans cette région pendant cette époque de l'année." Je dois avouer qu'un homme aveugle aurait fait n'importe quoi pour voir ces souches après mes efforts pour les rendre au niveau du sol. Ne voulant pas être favorable à un côté ou l'autre du tronc de l'arbre, j'ai buché de tous les côtés jusqu'au point où il tombe. John McDermid a dit, "Donne-moi ta hache. Je vais te montrer comment on fend un tronc d'arbre." Il est allé au tronc le plus près. Il a écarté ses pieds et a commencé à bucher, sur le côté droit et ensuite sur le côté gauche. Ses pieds n'ont pas bougé du tout. Je savais que sa méthode était meilleure que la mienne et je l'ai remercié de m'avoir louangé.

Le prochain matin je devais jouer le rôle de boucher de porcs. J'ai demandé le contremaître combien de porcs devaient être abattus ce jour-là. "Sort de ton lit et commence! L'aide-cuisinier et l'ajusteur de scies t'aideront," il m'a dit. Tous les outils et les ressources nécessaires pour ébouillanter et préserver la viande se trouvaient sur le côté sud du domicile des employés. J'ai préparé une grande quantité d'eau chaude et avec l'aide-cuisinier et l'ajusteur de scies nous avons commencé notre tâche. Plus tard pendant que j'étais en train de suspendre le troisième porc, le contremaître s'est présenté. "Mon Dieux! Est-ce que tu vas abattre tous les porcs que nous avons?" Le cuisinier m'a ensuite dit qu'il n'y avait jamais plus qu'un cochon tué par jour.

Une soirée pendant que je prenais un café et jasais avec le cuisinier du camp, John McDonald, il m'a dit qu'il n'aura plus d'emplois comme cuisinier. Il avait du travail à faire sur sa ferme pendant trois semaines. Il croyait qu'il serait impossible de trouver un remplaçant capable pendant ce bout de temps. J'ai suggéré que je pourrais faire les repas pour 94 hommes, si le contremaître était d'accord. Mes tâches comportaient la fabrique de pain, les petits pains, les biscuits, les tartes, les crêpes et de trancher la viande. Le deuxième cuisinier serait responsable de la cuisine de la viande, des légumes et du thé et les aides-cuisiniers mettront la table pour le dîner et laveront la vaisselle. Le contremaître a décidé de me donner une période d'essai de quelques jours et quand j'ai démontré ma compétence, je suis devenu le cuisinier pendant trois semaines. Souvent je faisais la lessive de mon linge sale tous les dimanches matins. Durant l'après-midi, s'il faisait beau, je prenais un peu de viande rouge cru, un hameçon, un filet et une branche convenable pour faire la pêche à la truite en amont où il y avait de l'eau ouverte. Les truites qui se trouvaient là étaient petites mais délicieuses.

Le 17 mars, le jour de la Saint Patrick, 1908, les hommes étaient payés pour la dernière fois. J'étais le dernier homme à être payé et quand j'ai vu ma paie, j'ai remarqué que j'avais reçu 35 dollars par mois. J'étais étonné, car quand il m'a embauché il m'a dit qu'il me paierait 21 dollars par mois. J'ai dit au contremaître qu'il y avait une erreur. Il m'a répondu, "Tu l'as bien mérité. Retourne pour la drave de rondins sur la rivière et je te paierai bien, 2.50 dollars par jour." J'étais le premier homme à retourner pour la drave de rondins et le dernier à être payé quand nous sommes arrivés avec les rondins à la scierie à Calgary.

Après la drave de l'été 1908, Gover Davis et John Hood, deux amis du camp forestier, m'ont accompagné à ma ferme à Battle Lake. Nous avons construit une maison de 18 par 24 pieds. Durant les années suivantes, je travaillais dans des camps forestiers pendant l'hiver et sur ma ferme pendant l'été. J'ai été élu comme conseiller pour le développement local du district de Battle Lake en automne 1908. L'année suivante j'ai été nommé juge de la paix et notaire. J'étais aussi attitré comme agent de la faune sans salaire.

 

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