Pignon sur Rue
Musée Marius-Barbeau
Saint-Joseph-de-Beauce, Québec

L'ensemble institutionnel de Saint-Joseph-de-Beauce

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L'ensemble institutionnel vue des champs
2007
Saint-Joseph-de-Beauce (Québec), Canada
ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Fonds photographique : Ville Saint-Joseph-de-Beauce
Crédits photographiques: Denis Larocque, photographe
Recherche : Louise Senécal, historienne de l'art
Musée Marius-Barbeau

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À Saint-Joseph-de-Beauce nous avons un ensemble institutionnel qui comprend cinq bâtiments construits entre 1865 et 1911 : une église, un presbytère, un couvent, un orphelinat et l'école Lambert. Ils occupent la terre de la fabrique, aussi appelée " la terre du curé ".

Par sa taille et la diversité des éléments patrimoniaux qui y sont concentrés, ce site est l'un dse ensembles institutionnels les plus représentatifs au Québec.

Ce magnifique site constitue l'un des attraits importants de Saint-Joseph-de-Beauce. Il a été classé comme site historique par le ministère des Affaires culturelles du Québec le 15 octobre 1985 et désigné comme lieu historique national du Canada par le ministère de l'Environnement du Canada le 30 novembre 2006.

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Église
construite de 1865 à 1876
Saint-Joseph-de-Beauce (Québec), Canada
ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Fonds photographique : Ville Saint-Joseph-de-Beauce
Crédits photographiques : Denis Larocque, photographe
Recherche : Daniel Carrier, historien d'art
Musée Marius-Barbeau

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L'église de Saint-Joseph est la quatrième depuis la fondation de la paroisse. Elle est édifiée entre 1865 et 1868 d'après les plans de François-Xavier Berlinguet, architecte de Québec. Augustin Trépanier, entrepreneur général, dirige sa construction. Les travaux de décoration intérieure sont exécutés de 1871 à 1876 par Louis et Francis Dion, sculpteurs de Saint-Michel-de-Bellechasse, d'après les plans de Joseph-Ferdinand Peachy. Au début du XXe siècle, l'architecte David Ouellet dessine les plans du perron monumental de l'église et du choeur de la sacristie.

L'extérieur de l'église est de style néo-classique. Sa façade de pierre de taille, sobre et équilibrée, toute en hauteur, est composée d'un portail dorique et d'ouvertures disposées de façon symétrique.
Les deux portails latéraux de pierre de taille sont inspirés de ceux de Thomas Baillargé. La flèche du clocher est élégante et le petit clocher de croisée gracieux. Les chevets de la sacristie et de l'église sont en maçonnerie recouverte de crépi, ce qui renforce leur allure rustique. Deux statues de fonte dorée, celles de saint Jacques et de saint Jean, rehaussent le perron monumental.

L'intérieur est aussi de style néo-classique. L'élégant et raffiné décor de bois sculpté comprend trois sections : une nef centrale avec une voûte cintrée et deux bas-côtés avec des plafonds à caissons séparés de la nef par de hautes colonnes surmontées d'un entablement. Les autels sont dessinés et sculptés par Louis Dion. Les tableaux de l'église ont été peints entre 1871 et 1876 dans l'atelier des soeurs du Bon-Pasteur de Québec. Signalons entre autres une Mort de saint Joseph, une Marie consolatrice des affligés, une Assomption d'après Murillo. Ce dernier a été partiellement repeint en raison de la nudité des anges jugée choquante à l'époque. Le Chemin de Croix (1883) est remarquable par ses dimensions. À l'arrière de l'église, on retrouve deux petits tableaux peints par Ludger Ruelland en 1876 : Baptême du Christ et Calvaire. De belles verrières du début du XXe siècle éclairent l'église.


Les groupes de sculptures en plâtre de l'Assomption et de la Sainte Famille, dans les chapelles latérales, viennent de l'atelier T. Carli de Montréal.

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Presbytère
Construit de 1890 à 1892
Saint-Joseph-de-Beauce (Québec), Canada
ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Fonds photographique : Ville Saint-Joseph-de-Beauce
Crédits photographiques : Denis Larocque, photographe
Recherche : Daniel Carrier, historien d'art
Musée Marius-Barbeau

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L'histoire du presbytère débute en 1885, lorsque Joseph-Ferdinand Peachy présente les premiers plans et devis. Ces derniers sont acceptés en 1887 et le début des travaux est fixé au printemps 1890. Insatisfait du système de chauffage proposé par Peachy, le curé demande de nouveaux plans. Georges-Émile Tanguay, architecte québécois nouvellement arrivé d'Europe, les trace en octobre 1889. La construction menée par Joseph Gosselin dure deux ans de 1890 à 1892.

Le presbytère de St-Joseph est un bâtiment imposant qui se remarque au premier coup d'oeil en entrant dans la municipalité. On se demande d'ailleurs quel motif justifie ce parti architectural. La réponse nous vient de l'archevêque de Québec : " Comme il est possible qu'avant la fin du monde votre église devienne une cathédrale et votre presbytère un palais, je tiens à ce que les dimensions du nouveau presbytère soit conservées. "

De plan rectangulaire, le presbytère mesure 16,20 par 12,60 mètres et l'annexe nord-ouest fait 9 par 7,50 mètres. Comprenant deux étages, les murs extérieurs et un parement de briques rouges de Sherbrooke te de pierres de taille formant des chaînes d'angle. Le toit en pavillon à terrasse faîtière est recouvert de tôle à baguettes. Deux souches de cheminées prennent place du côté nord-ouest et sud-est. Un avant-corps central s'élève depuis le rez-de-chaussée jusqu'au dernier étage sur le façades est et ouest et une galerie couverte court sur les quatre façades. Toutes les ouvertures sont disposées de façon symétrique et leur partie supérieure est décorée d'un linteau. Les lucarnes du dernier étage sont en forme de pavillon et des oculus donnent jour aux combles.

Le bâtiment compte cinq niveaux : la cave, les rez-de-chaussée, le premier et le deuxième étage et les combles. Le rez-de-chaussée comprend un hall central avec un escalier entouré de quatre pièces. Un couloir situé au nord entre le salon et la chambre, donne accès à l'annexe où se trouvent la cuisine et la salle à manger. Le premier étage du presbytère est occupé par des chambres et celui de l'annexe par les chambres domestiques. Un couloir, fermé par une porte, les relie. Le second étage renferme d'autre chambres, plus petites que celles de l'étage inférieur. Les combles sont éclairés par des oculus et laissent voir la charpente du toit. Le presbytère est dans un excellent état de conservation.

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Presbytère - façade du côté de la rivière
construit de 1890 à 1892
Saint-Joseph-de-Beauce (Québec), Canada


Crédits:
Fonds photographique : Ville Saint-Joseph-de-Beauce
Crédits photographiques : Denis Larocque, photographe
Recherche : Louise Senécal, historienne de l'art
Musée Marius-Barbeau

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Presbytère de nuit
Construit de 1890 à 1892
Saint-Joseph-de-Beauce (Québec), Canada


Crédits:
Fonds photographique : Ville Saint-Joseph-de-Beauce
Crédits photographiques : Denis Larocque, photographe
Musée Marius-Barbeau

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Presbytère et église
2007
Saint-Joseph-de-Beauce (Québec), Canada


Crédits:
Fonds photographique : Ville Saint-Joseph-de-Beauce
Crédits photographiques : Denis Larocque, photographe
Musée Marius-Barbeau

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Le couvent
construit de 1887 à 1889
Saint-Joseph-de-Beauce (Québec), Canada
ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Fonds photographique : Ville Saint-Joseph-de-Beauce
Crédits photographiques : Denis Larocque, photographe
Recherche : Louise Senécal, historienne de l'art
Musée Marius-Barbeau

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L'actuel couvent est construit sur le même site que le couvent érigé en 1873, sur des plans de J.-F. Peachy, détruit en 1887 par un incendie. L'édifice est reconstruit de 1887 à 1889 d'après les nouveaux plans de Peachy. Les soeurs de la Charité de Québec y dispensent l'éducation aux jeunes filles jusqu'en 1973. Laissé à l'abandon, il passe alors aux mains de la fabrique qui le cède à la ville de Saint-Joseph en 1975. La Société du patrimoine des Beaucerons en assume le sauvetage et l'administration de 1976 à 1979. Il est alors repris par la ville, qui le rénove grâce aux programmes de réadaptation des prisonniers du centre de détention. Aujourd'hui, le couvent est occupé en grande partie par des organismes sociaux et culturels, comme le Musée Marius-Barbeau.

Maître incontesté de l'architecture éclectique de la période victorienne dans la région de Québec, Peachy s'inspire du style Second-Empire pour réaliser plusieurs bâtiments institutionnels, dont le couvent de Saint-Joseph qu'il couvre d'un toit mansardé caractéristique de ce style.

L'avant-corps de la façade principale sert de base à une tour, surmontée d'une flèche pyramidale trapue. Un escalier à double volées droite mène au bel étage. L'extérieur comporte aussi plusieurs autres éléments d'intérêt : un rez-de-chaussée en pierre, une série de lucarnes et des encadrements d'ouvertures en brique jaune.

L'intérieur est typique de l'aménagement très dépouillé des couvents de cette époque. Un corridor central terminé à chacune de ses extrémités par des cages d'escalier remarquables, dessert les pièces principales. Au bel étage d'immenses portes pliantes s'ouvrent sur la salle de réception et les parloirs.

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L'orphelinat
construit en 1907
Saint-Joseph-de-Beauce (Québec), Canada
ATTACHEMENT DE TEXTE


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Fonds photographique : Ville Saint-Joseph-de-Beauce
Crédits photographiques : Denis Larocque, photographe
Recherche : Louise Senécal, historienne de l'art
Musée Marius-Barbeau

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L'orphelinat est aussi de style Second-Empire. L'influence de Peachy s'y fait sentir. La grande simplicité des moyens architecturaux, conséquence du manque de ressources financières lors de sa construction, le caractérise.

Construit sur le même modèle que le couvent, l'orphelinat mesure 21 par 16.20 mètres. Il s'élève sur trois étages recouvert d'un toit mansardé. On y retrouve les mêmes matériaux que ceux utilisés pour le couvent et, essentiellement les mêmes caractéristiques formelles : une partie en saillie au centre de la façade principale, sans couronnement. Toutefois, les ouvertures du premier et second étages sont décorées d'un linteau. Une galerie à deux étages prend place sur la façade arrière. À l'intérieur, il n'y a pas de place pour aucune innovation, on reprend l'aménagement du couvent.

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Le couvent et l'orphelinat
construit entre 1887 et 1908
Saint-Joseph-de-Beauce (Québec), Canada
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Fonds photographique : Ville Saint-Joseph-de-Beauce
Crédits photographiques : Denis Larocque, photographe
Recherche : Louise Senécal, historienne de l'art
Musée Marius-Barbeau

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Le couvent et l'orphelinat de St-Joseph sont dans un très bon état de conservation. Leur nouvelle fonction assure leur survie et jusqu'à maintenant elle n'a pas trop endommagé leur architecture intérieure. Ce sont les seuls bâtiments de l'ensemble institutionnel à avoir perdu leur fonction d'origine.

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L'école Lambert
construit en 1911 et terminé en 1947
Saint-Joseph-de-Beauce (Québec), Canada
ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Fonds photographique : Ville Saint-Joseph-de-Beauce
Crédits photographiques : Denis Larocque, photographe
Recherche : Louise Senécal, historienne de l'art
Musée Marius-Barbeau

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L'école Lambert doit son nom au premier président de la commission scolaire de Saint-Joseph, Thomas Lambert. Elle remplace l'ancienne école des garçons (située jusqu'alors sur le site de l'actuelle école d'Youville), devenue trop petite et placée trop près du couvent des filles, ce qui allait contre la morale de l'époque. Elle est située en haut de l'ancien cimetière paroissial. On en confie la direction aux frères maristes. L'école Lambert a été construite en deux temps. En 1911, Louis Auger, architecte de Québec, dresse les plans et devis de l'actuelle partie droite de l'édifice. Linière Vachon, menuisier-entrepreneur de Saint-Joseph, la construit. La partie gauche, du côté Nord, est bâtie à partir de 1947. L'architecte Pierre Rinfret trace les plans de l'agrandissement qu'exécute G.-E. Verreault, entrepreneur-général du Québec.

L'école Lambert est un bâtiment moderne, caractéristique de l'architecture du début du XXe siècle où l'on remplace les lourds éléments décoratifs de la période victorienne par des motifs léger et très simplifies. Ce style se reflète dans les créneaux du parapet de la toiture et l'encadrement supérieur des fenêtres de l'étage et le fronton galbé au-dessus de la porte principale de 1911 est un élément de style Mission. L'annexe de 1947 révèle un grand souci d'intégration. L'architecte préserve la forme générale de l'édifice, prolonge son volume, maintient l'ordonnance des étages et utilise le même vocabulaire décoratif. Il regroupe les fenêtres sur les façades arrière et la rue Sainte- Christine pour en faire de véritables bandeaux de verre d'un style plus moderne.





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