1
Système d'assèchement, représentation graphique
22 janvier 2003
Musée acadien, Université de Moncton
Crédits:
Dessin: Bernard LeBlanc, Moncton, N.B.
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En 1775, la vallée de Memramcook est maintenant peuplée d'une quarantaine de familles acadiennes. Parmi ce groupe, on trouve des fugitifs sortis des bois, des gens revenus du nord, des anciens prisonniers des forts anglais et quelques déportés revenus des colonies. (…) Ces Acadiens travaillent très fort à reconstruire les maisons, les granges, les jardins, les digues et les aboiteaux. Ils espèrent y rester pour de bon et créer une région agricole prospère, quitte à payer des taxes élevées au gouvernement.
Diane Léger-Haskell, La butte à Pétard, Éds. d'Acadie, Moncton N.-B., 1989
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Aboiteau et levée, section graphique Dessin: Bernard LeBlanc, Moncton, N.B.
22 janvier 2003
Musée acadien, Université de Moncton
Crédits:
Dessin: Bernard LeBlanc, Moncton, N.B.
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Lisse des journés qui ont été mit a faire Laboëtaux
Scavoir
Joseph Brau . a . 14 journé 1/2
firmin Brau . a 12 id...
Jean Landry . a .. 13 idem...
pierre Leblanc a charle 12 idem.
Victor Leblanc .
a ..12 avec son attellage
Joseph fils de victor Leblanc
17 journés...
René Landry 14j. 1/2
Joseph Landry..14 id.
pierre Landry ... 12 id.
Baptiste Landry 15 id.
Jean Baptiste Landry
12 journé avec son attellages
Pierre Leblanc 12 id. journé
Joseph Dupuis 14 1/2
Jos a rené Richard
12 jounés avec son attellages
Jos a charle Leblanc 12 jd.
Charle Leblanc 12 jd.
Pierre a Réné Richard 15 jd.
Joseph Sonier
11 jours avec son attellages.
et 1 journée D'homme
Pierre Commau 12 jour......
Pierre Dupuis . . 6 jours
Pierre Sonier . . 12 jours
François Sonier 12. jours
Aimable Richard 12 jours
Jos a Aimable Richard 9 jours
Michel Gauvin . 9 jours
Jean Dubois . . 10 jours 1/2
306
_________________
Francois a charle Leblanc 9 jours
Joseph a charlitte LeBlanc 7 1/2
charlitte Lelanc.
12 jours avec son attellages
charle, ignace Leblanc. 12 jours
charle Gaudet . . . 12 jour.
pierre Gaudet . . . 11 jours
Jean Gaudet . . .
12 jours avec son attellages.
Joseph Grangé 6 jours 1/2
Jean Gaudet Lejeune 7 jours
Jean Jaillet . . . 15 jours
isidor Bastarache 12 jours
Joseph Leblanc
12 jours avec son attellages
pierre Bourgois. 14 jours
Baptiste Gaudet 9 jours
Joseph richard
12 jours avec son attellages
olivier Doiron . 8 jours
pierre richard .
12 jours avec son attellages . .
pierre Legere
12 jours. entrepreneur à 5S . . .
Jacques Legere
12 jours avec son attellages
et un+ journée D'homme
Jean richard
12 jours avec son attellages
Michel richard 12 jours 1/2 . . . .
Joseph a Jannit 12 jours 1/2 .
Joseph Legere 13 jours
Basille richard 12 jours
paul Babinau
12 jours avec son attellages
Jean Déroche 6 jours
pierre Bastarache 12 jours
Joseph Belivau
14 jours avec son attellages
et 2 jours 1/2 D'hommes
323 108
________________
Matturin Bille 14 jours . . . . .
Joseph Bourgois
14 jours avec son attellages
De plus 12 hommes ont été toute une nuit pour placer La Dalle. Nous avons Employé 4. femmes, a faire La cuisine 12 jours De temps. nous pensons qu'elles ont gagné autant commes Les hommes.
Les Sieurs Joseph Belivaux Joseph Bourgois et
Bonnaventure Leblanc, Nous déclairons que LaBoëtaux n'est point entierrement finit; vue que les habitans, n'ont pas pu tenir plus Longtemps a cette ouvrage, parceque le temp De faire Les métives pressoit Extrêmement; Mais Elle Est hors De risque et peut passer L'hiver; Cependant il y faudra Necessairement travailler
Encore, pour Etre atouta Epreuve.
Les prosportions De Laboëtaux Sont De 24 pied. de creusseures, et 37 Braces De Longeures, et De 45 pied De Dalle, et nous ont fait 60 brasses De Levé Sur le compte De LaBoetaux.
102 14
751 Days work at 4/ 150.4.
169 Days work with a Team 6/ 50.14.
60 Fathoms Dyke at 2/6 7.10
______
208.8 s
Liste des tenanciers de J.F.W. DesBarres qui ont travaillé à l'érection d'un aboiteau à Memramcook, août 1775, CEA, F554 (Archives nationales du Canada, Fonds J.F.W. DesBarres, Série 5, vol. 18, f 3579-3582)
5
Levées et brise lames, Beaumont, N.B.
1984
Beaumont (Memramcook) N.-B
Crédits:
Photo: Musée Acadien, U. de Moncton
6
J'ai commencé à l'aboiteau d' par l'église, là. J'avais dix-huit ans. On était des jeunes gars d' par icitte. Y avait deux Bourque qui restiont pas ben loin d'icitte: Blair pis Alyre, pis Omer Gaudet, pis Edouard Léger et moi. C'était le village de par icitte ça là. Pis on a été là avec ... Les vieux nous disiont quoi c'que fallait faire. Pareil comme quand qu'on commençait à faire d'la levée. On savait pas comment c'qu'on fait d'la levée. Ben, c'temps-là la levée était pas ben grosse. Al' avait seulement six pieds ... au fond, al' avait six pieds pis a' venait comme ça environ deux pieds en-dessus.
Gaspard Bourque
Centre d'études acadiennes, coll. Lauraine Léger (1977)
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Construction d'un aboiteau, marais de Chipoudie, Harvey (N.-B.), novembre 1902.
Novembre, 1902
Acadie
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Quand le Dominion Atlantic Railway fit construire le chemin de fer au Bassin des Mines, il y avait un aboiteau français qui protégeait le chemin de fer. Cette digue finit par céder.
Le CPR fir reconstruire cette digue - elle céda aux hautes marées. On recommença - et la digue cèda encore.
Shaugnessy vint alors en personne, et mena le diable aux ingénieurs, fit une colère formidable et congédia.
Au dîner un juge ------ lui dit: "Pourquoi ne faites-vous pas venir des Acadiens?"
Shaugnessy s'adressa à un ingénieur de Memramcook, qui lui recommanda un Acadien de Village-du-Bois. Celui-ci alla en Nouvelle-Écosse avec tous ses gens - le juge Arthur LeBlanc alors étudiant en draft - faisait partie de l'équipe. Ils construisirent l'aboiteau à moins de frais que le premier ingénieur, et il tient encore.
René Baudry
Centre d'études acadiennes, Fonds René-Baudry, 20.12-1
9
Levée et brise lames, Dieppe N.B.
1984
Dieppe, N.-B
Crédits:
Photo: Musée Acadien, U. de Moncton
10
Edouard Belliveau (E.B.): (...) Ah oui, ça venait... la mer fessait dessus, comme dans les grandes mers, pis ça venait à faire des trous, pis des fois le temps des grandes mers ça emportait des gappes, pis fallit que ça s'irent fait back. Sans ça l'eau arait été sus ta prée pis, le foin arait pas poussé.Y'arait yinque poussé d'la passe-pierre pis des tétines-de-souris.
Ronald Labelle (R.L.): Étiez-vous payé par les cultivateurs quand vous travailliez dans les prés ?
E.B.: Ah ben, non, on était payé par ceuses qui appartenaient la terre. Pis là, ça venu ... ça changé, là. Ça venu comme une coopérative. Les farmiers sont joignés pis là i' aviont un homme exprès qu'était boss. Pis là, quand la levée se brisait, ben ceuses qu'aviont d'la levée alliont, pis i' travailliont tchèque jours pour faire la levée. Pis ceuses qui pouviont pas y aller, ben fallit qu'i' payirent ceuses qui travailliont.
R.L.: Y'en avait t'il, du monde du Village-du-Bois, qui avaient des terres dans les prés?
E.B.: Ouais. I' aviont toutes chacun leu' p'tit morceau. But les gros farmiers, c'est zeux qu'aviont toute. Jim Sherry à Memramcook avait une grande terre, pis i' avait beaucoup de prés, pis à-c't'heure les M'Manus, Eddy M'Manus, aviont le restant. Y' avait une dizaine de maisons à monter là.... des p'tites maisons. Le monde qui travaillait pour lui restiont là, pis i' "dealiont" à son magasin. C'est lui qui runnait toute. Jim Sherry pis les M'Manus...
Centre d'études acadiennes, coll. Labelle-McClure (1981)
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Ferrée, outil de constructeur d'aboiteaux
15 février 2003
Acadie
Crédits:
Photo: Centre d'études acadiennes, U. de Moncton
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La ferrée c'est une sorte de pelle. Une pelle de pré, exprès pour ça, oui. C'est une pelle qui est large coume ça, pis elle est longue de même. Y a une poignée sur le travers en haut (au bout du manche). Tu peux couper la vase avec ça ou de la tourbe vois-tu. Pis là, ils coupiont ça (la tourbe) pis ils la garochiont. Y en avait un qui prenait une fourche là pis, qui faisait son ouvrage, pis qui la tapait et la pilait comme il faut, pour pas qu'y ayit autchun trou pour que l'air, pour que l'eau pouvit passer vois-tu.
Zacharie Boudreau, Memramcook, N.-B.
Collection Musée acadien, Moncton (1981)
13
Fabrication d'une dalle d'aboiteau
1990
Caraquet, N.-B
Crédits:
Photo: Village historique acadien, Caraquet, N.B.
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M. Adolphe LeBlanc, de Memramcook, N.-B.
En entretien avec le Père Anselme Chiasson
le 7 septembre, 1959.
P. Anselme: Maintenant, après la Dispersion, là, les Anglais ont été obligés d'aller chercher des Acadiens pour les aboiteaux, pour refaire les aboiteaux, réparer les aboiteaux. C'était pas les levées. C'était surtout la dalle?
Adolphe LeBlanc: Les dalles. Ca prenait des hommes qui avaient de l'expérience. Depuis, je connais des hommes, ils sont morts aujourd'hui, les Anglais venaient les chercher, oui. Dans toutes les marais d'alentour ici, ils venaient chercher ces hommes-là pour faire un aboiteau. Pis un aboiteau demande un homme qu'a des connaissances, qu'a de l'expérience.
P. Anselme: Qu'est-ce qui est difficile? Ce n'est pas tellement la levée. C'est-y la dalle?
Adolphe LeBlanc: C'est difficile à mettre la terre sur la dalle avec les sapins pour conserver ça, pour pas que la mer peuve rentrer, miner. Parce que si vous commenciez à mettre la terre sur une dalle, avec pas de sapin, ben les deux ou trois premières mers viendront pis i' laveriont tout ça. Vous auriez perdu tout votre ouvrage, qui peut durer deux ou trois mois. Maintenant, avec des sapins, les sapins ont la puissance ou le naturel, la vase se tient dans les branches. Au lieu de se défaire, ça ramasse. Ca garde la vase. A commence à se maintenir là qu'a fait une force avec le sapin. A fait une force que la mer ne défait pas.
Centre d'études acadiennes, U. de Moncton, Coll. P. Anselme Chiasson