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Le village de Duhamel dans ses premiers balbutiements

Au milieu du XIXe siècle, la forêt de presque toute la région était exploitée. Duhamel, alors appelée Preston, fut formée rapidement après que ses premiers colons reçurent leurs terres alors que l'exploitation forestière continuait d'être le facteur dominant de sa colonisation.

Au départ, Duhamel s’appelait la mission de Notre-Dame-du-Mont-Carmel de Preston. Dès 1880 s’implanta un bureau de poste (encore debout aujourd'hui et situé au 2179, ch. lac Gagnon Ouest). Il portait le nom de Duhamel, en l’honneur de l’évêque d’Ottawa, nom qui finira par s’imposer pour la localité.

Le nom de la mission lui a été attribué en l'honneur de la chapelle de Notre-Dame-du-Mont-Carmel, érigée en 1852 et située à 339 mètres d'altitude sur les côtes d'Armor en Bretagne (France), et en l’honneur de lord Stanley de Preston, gouverneur du Canada de 1888 à 1893. La localité comprenait d’immenses territoires déserts (sans compter la fôret) qui la reliaient à la mission de Nominingue.

C'est en 1861que la municipalité des cantons unis de Ripon-et-Hartwell fut constituée à partir d'un territoire non-organisé. Entre 1867 et 1870, Ripon-et-Hartwell fut démembré pour devenir la municipalité de canton de Ripon et la municipalité des cantons unis de Hartwell-et-Suffolk. En 1881, Hartwell-et-Suffolk fut aussi démembré pour former la municipalité de canton d'Hartwell et la municipalité de canton de Suffolk.

Tous ces changements de noms pour ces cantons représentaient de vastes territoires pour la plupart non-occupés dont les frontières changeaient à quelques années d'intervalle, au fur et à mesure que de petits hameaux se constituaient. Lorsque la population d'un hameau passait au-dessus du seuil de 300 âmes, une municipalité pouvait être constituée. C'est ainsi que de nombreux cantons se démantelaient ou s'annexaient en quelques années pendant que d'autres émergeaient.

Avant l’arrivée des premières familles dans le secteur de Duhamel en 1881, les frères Edwards étaient venus de l’Ontario ouvrir un chantier. Ils avaient également fait défricher à cette intention une grande ferme au nord du lac Simon. Aujourd’hui, le lac de la Ferme en tire son nom.

En 1888, la mission de Notre-Dame-du-Mont-Carmel fut ouverte. En 1892, le canton de Preston fut formé (nommé d'après Frederick Stanley, 16e comte de Derby, baron de Preston, et gouverneur général du Canada de 1888 à 1893). La même année, Félix Larose reçu 300$ de la Société de la colonisation d’Ottawa pour l’aider à la construction de l’église de 36 pi. X 24 pi. Le fameux curé Labelle bénira la cloche, don de la Société de la colonisation d’Ottawa.

Pendant longtemps, en l’absence de chemin, la liaison entre Chénéville et Duhamel était assurée par un bateau à vapeur. Toutefois, ce bateau fit naufrage au large de la plage du Centre touristique de lac Simon. Son épave peut encore être observée aujourd’hui par les amateurs de plongée sous-marine.

En 1893, il y eut annexion d'un territoire non-organisé ainsi qu'un changement de nom pour la municipalité des cantons unis d'Hartwell-et-Preston, jusqu'à ce qu'en 1903, le canton perde une partie de son territoire au moment de la création de la municipalité de village de Chénéville. En 1894, on construisit la 1ère école presque en face de la chapelle. Une maison de bois rond qui servira jusqu’à la fermeture des écoles de rang, vers 1940.

En 1920 Hartwell-et-Preston perdit une nouvelle partie de son territoire au moment de la création de la municipalité de Montpellier. Finalement, en 1936, Hartwell-et-Preston fut démembré pour former la municipalité de canton d'Hartwell et la municipalité de Duhamel.

En 1923, la Compagnie Singer achète 500 milles² de forêt au nord de Thurso, pour la somme de 500 000$. Un chemin de fer sera construit à partir de 1925 pour transporter les bois francs qui ne flottent pas sur les cours d’eau. On le prolongera jusqu’au « Camp 27 », au nord du lac Gagnon. Le chemin de fer fut un facteur important dans le développement des localités environnantes. Il fut utilisé jusqu'en 1980, année où il fut démantelé et converti en corridor touristique.

Source : Municipalité de Duhamel
http://municipalite.duhamel.qc.ca/Page.aspx?ID=36
Wikipedia
http://fr.wikipedia.org/wiki/Duhamel_(Québec)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Lac-Simon_(Papineau)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ripon_(Québec)

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Le village de Duhamel dans ses premiers balbutiments
Début du XXe siècle
Municipalité de Duhamel (Petite-Nation, Québec) Canada


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L'église en bois de Duhamel et le cimetière Notre-Dame-du-Mont-Carmel

En 1888, sur ce terrain fraîchement arraché à la forêt, une modeste maison de 36' x 24' surmontée d'une croix de bois fait résonner la cloche placée sur une petite tour qu'on appelle une chèvre. Les colons se rendent à la chapelle nouvellement construite de Notre-Dame-du-Mont-Carmel de Preston. Malheureusement, le site
choisi par Monseigneur Duhamel, alors évêque du diocèse, fait l'objet d'une controverse.

À l'été 1884, Mgr Duhamel fait savoir à l'abbé Joseph Amédée Thérien où fixer la place de l'église et du village. Aumônier de l'école de Réforme de Montréal oeuvrant à l'intégration des orphelins et désireux d'encourager la venue de colons dans le canton, l'abbé s'était employé auprès de la Société de Colonisation de Montréal à obtenir de l'argent qu'il destine à la construction de la chapelle sur le site du futur village.

Mgr// Duhamel va choisir l'endroit non loin où l'église est située aujourd'hui. Assuré de l'emplacement et du contrat, Zotique Thérien construit le moulin à scie dans le voisinage où la chapelle sera levée. Des mécontents se manifestent et obtiennent de Mgr Duhamel de revenir sur sa décision. Malgré les protestations du maître de moulin et la pétition d'un groupe de colons, l'entreprise est accordée au maître de poste Félix Larose.

Mgr Duhamel a-t-il voulu la chapelle à proximité du bureau de poste, dans cette maison en pièce sur pièce blanchie à la chaux du 2179 chemin du Lac-Gagnon- Ouest, aujourd'hui à l'abandon ? L'abbé Thérien souhaitait la chapelle proche des places commerciales et de la ferme des Edwards au lac de la Ferme considérée à l'époque le marché public où s'approvisionner. L'école construite en 1894 en face du cimetière, la chapelle, le presbytère et sa remise ont disparu. À leur image, le village n'a jamais pris racine ici.

On aménagera le cimetière derrière la chapelle. Une croyance populaire veut qu'il se trouve sur le site d'un cimetière indien. Le 23 février 1891, Rose Anna Simon, la première personne à y être ensevelie, est Indienne. D'autres membres de sa famille suivront, Marie Louise Commandant, le chef algonquin Louis Tanascon et sa fille Valmir, Jean-Baptiste Canard Blanc, Émile, Hilaire et Olivier Simon dont la pierre tombale est la seule encore debout à marquer son dernier repos.

Mgr Duhamel est entré dans la chapelle pour la première fois en juillet 1893 et a béni, à cette occasion, la croix du nouveau cimetière.

Au printemps 1903, de la fin avril à la mi-juin, les journaux rapportent des feux de forêts à la grandeur de la région. À Duhamel, le feu a consumé la clôture et la croix du cimetière. Il s'en prenait, de plus, à un coin de la chapelle lorsque quelqu'un est arrivé et a pu l'éteindre. Cette chapelle servira de lieu de culte durant 45 ans sans réussir à polariser l'activité humaine autour d'elle. On effectuera le transfert du bureau de poste à la croisée des chemins menant à l'ancien moulin à scie de Zotique Thérien en 1922, tandis que la décision de bâtir la nouvelle église au centre de la vie communautaire sera prise dans la chapelle le 4 mars 1931. Le bois utile de même que les grandes portes seront récupérés. L'ancienne église se tenait à l'endroit actuel de la grande croix du cimetière.

Source : Recherche et texte : Jean-Guy Paquin Le cimetière Notre-Dame-du-Mont-Carmel, 2011
http://municipalite.duhamel.qc.ca/pdfs/PDF_152.pdf

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L'église en bois de Duhamel
Début du XXe siècle
Municipalité de Duhamel (Petite-Nation, Québec) Canada
ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Collection Rose-Aimée Tremblay

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L'église, au centre de la communauté

La petite communauté de North Nation Mills s'est développée sur la rivière de la Petite Nation, à l’intérieur de la seigneurie du même nom et acquise par Joseph Papineau en 1801. La gestion générale sera confiée à son fils Denis-Benjamin. En 1809, il en vend les deux cinquième à Robert Fletcher pour installer un moulin au Sault-de-la-Chaudière. Après le suicide de Fletcher, Papineau reprend le terrain mais le laisse se détériorer.

En 1817, Louis-Joseph, le célèbre fils du seigneur, entreprend de relancer la scierie et en confie la gestion à Thomas Mears. Celui-ci sera en poste jusqu'en 1834. Le transport et le sciage du bois sont les activités économiques de base. En 1851, on compte 52 résidents dans le hameau qui se nomme alors « Côte du Moulin ».

Dans les années 1850, sous différents propriétaires, le moulin a été modernisé, on a installé un glissoir pour le bois, de nouvelles bâtisses sont construites. À partir de 1854, sous l’impulsion de la Compagnie Gilmour, le village connaît un nouvel élan et comptera, à son apogée au tournant du siècle une population d'environ 300 habitants. On y retrouve alors plusieurs habitations, une forge, une beurrerie-fromagerie, une chapelle et un magasin général, où se déroule une grande activité commerciale. Les opérations forestières cessent en 1904 et la Gatineau Power démantèle le village en 1928-1930.

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Église de North Nation Mills en hiver
Vers 1900
Village de North Nation Mills, Petite-Nation, (Québec) Canada


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Histoire de la fondation de Saint-Émile-de-Suffolk et de son fondateur, Émile Quesnel

Le « township de Suffolk » fut érigé en canton le 22 mai 1874. Ce comté comprenait les missions de Hartwell, Lac-Simon, Vinoy, Namur et Saint-Émile. À cette époque, il y avait environ 23 habitations sur les terres de la Couronne. Le territoire de ce comté était vaste, sauvage et demandait à être défriché. Alors, les premiers colons- les coureurs de bois qui étaient auparavant dépendants de la traite des fourrures, les immigrants d’Europe qui se sauvaient de la pauvreté et de la guerre, ainsi que les voyageurs- devenaient maintenant des hommes de chantiers et des bûcherons sur ce nouveau territoire. Il leur restait l’immense tâche de défricher, de se construire des habitations et finalement d’apprendre à cultiver cette terre rocailleuse.

Six ans plus tard, en 1880, les colons demandent de diviser le canton de Suffolk à cause de la grandeur du territoire et des longues distances à parcourir pour faciliter la colonisation.

Le premier janvier 1881, les deux comtés se divisent et deviennent la « Municipalité du Canton de Suffolk » et la «Municipalité du Canton de Hartwell ». Dans le tout premier recensement du nouveau comté de Suffolk, il y a 164 familles établies. Nous comptons parmi ces familles des gens provenant de plusieurs pays : France, Belgique, Angleterre, Irlande, Suisse, Écosse et Italie. En 1885, le canton d’Addington s’annexe au canton de Suffolk pour former la Municipalité des cantons-unis de Suffolk et Addington. Ce canton se composait de : Vinoy, Namur, Saint-Émile, Lac-des-Plages et une partie de Vendée.

Le nom « Suffolk » rappelle un comté d’Angleterre et « Addington » se réfère au président de la Chambre des communes en Angleterre et premier ministre.

La grande famille des Quesnel était, en majorité, composée d’entrepreneurs et de marchands de la région. Dans les environs de Montebello et de Saint-André-Avellin, au moins quatre magasins généraux appartenaient aux familles Quesnel. Le tout début de la colonisation de St-Émile tourne autour d’un des membres de cette famille, Émile Quesnel. En plus d’être marchand, M. Quesnel fut conseiller pendant quatre ans, de 1864 à 1868, et  maire de Saint-André de 1880 à 1886.

Ayant un intérêt à développer le nord de cette région, il agissait aussi comme agent des terres pour le gouvernement. Il possédait lui-même beaucoup de terres dans les environs, incluant les lots 35 et 36 dans le rang 6 de Saint-Émile; il avait donc une grande connaissance de la région et n’était pas insensible aux difficultés et aux rigueurs que cette terre sauvage présentait. Les premiers colons qui arrivaient après leur long voyage vers l’inconnu étaient dirigés vers le magasin général d’Émile qui était situé au coin de la route 321 et du chemin Legault, anciennement chemin Quesnel, à mi-chemin entre Chénéville et Saint-André-Avellin. Aujourd’hui, sur ce terrain, nous trouvons le Dépanneur Jean-Guy.

Émile Quesnel, déjà bien établi, pressé de bâtir ce coin de la Petite-Nation, était très sympathique au bien-être de ces colons.  Dans son magasin général, il leur offrait des conseils et les aidait à faire leurs emplettes.  Les colons achetaient des produits tels que de l’huile à lampe, de la poudre pour la chasse, de la cire à chandelle, des outils et quelques semences, avec des « pitons » (jetons) reçus du gouvernement fédéral.

M. Quesnel expliquait les conditions et les exigences pour recevoir la lettre patente.  Ils étaient obligés de défricher, de bâtir et de cultiver la terre, et le tout dans un certain délai prescrit par le gouvernement.  Parfois, pour recevoir la « lettre patente », le gouvernement exigeait, en plus, que la famille ait un certain nombre d’enfants pour garantir une population grandissante.

La famille parfaite était guidée par M. Quesnel pour faire le choix de son lot. La sélection d’un lot était certainement une chose importante. L’eau à proximité et une terre cultivable étaient primordiales à la survie.  Pour se rendre à Saint-Émile à partir du magasin Quesnel, ils empruntaient le chemin Vinoy jusqu’au rang Sainte-Madeleine pour ensuite arriver au « rang des Anglais ». Ils avaient aussi le choix d’un raccourci dans le champ d’un fermier situé sur le site de l’ancien aéroport de Saint-André (maintenant site d’Équipements Lourds Papineau), s’ils payaient le fermier 5 sous chaque fois! Ce raccourci les amenait à proximité du rang Thomas et ils évitaient ainsi un trajet d’au moins deux milles. Souvent leur chemin suivait les rivières ou des sentiers non battus et, après une très longue journée, avec l’aide et les conseils de M. Quesnel, les colons choisissaient leur terre en pleine forêt et passaient leur première nuit sous les étoiles sur un lit de branches de sapin.

Malgré les obstacles que les gens rencontraient dans la région, la richesse de nos forêts attirait les pionniers de l’industrie forestière. Pendant ces premières années, M. Quesnel a joué un rôle de très grande importance dans la colonisation de Saint-Émile-de-Suffolk.

Malheureusement, il mourut à Saint-André-Avellin le 22 décembre 1887, à l’âge de 50 ans, six ans seulement après que fut reconnue l’existence officielle de Saint-Émile. Émile Quesnel donna son prénom à la municipalité actuelle.

Extrait du livre souvenir du 125e anniversaire de la municipalité en 2006
Source : http://www.st-emile-de-suffolk.com/index.php/fr/communication/historique

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Le village de Saint-Émile-de-Suffolk
Vers 1930
Municipalité de Saint-Émile-de-Suffolk, Petite-Nation (Québec) Canada


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Pompe à eau dans la maisonnée; une innovation réservée l'élite

Cette photographie nous présente la maison de la famille Allan, construite en 1881 par Monsieur James Allan, alors gérant de toutes les infrastructures du village de North Nation Mills. Sur le balcon du domicile se trouvent quelques-uns de ses habitants.

Cette magnifique maison était richement construite pour l'époque. Une des particularité de cette maison et qui témoigne de la prospérité de son propriétaire était la présence d'une pompe à eau installée directement dans la cuisine. C'était extrêmement rare à cette époque.

Une autre maison, celle de Alinson Shryer, était construite juste à côté de celle-ci et les deux habitations partageaient un puits creusé à proximité des deux domiciles. Alinson Shryer était en charge des chantiers ainsi que des approvisionnements en nourriture et en matériel.

De gauche à droite, nous retrouvons dans le cadrage de la porte d'entrée Nettie MacKensie et Madge Allan.

Le petit garçon assit sur une chaise est le jeune Albert Allan.

Les 4 enfants assis sur le rebord de la galerie sont, de gauche à droite : George Allan, Birdie Allan, Hedley Allan et May Allan.

Il est à noter que M. James Allan et sa femme eurent 10 enfants.

Les vestiges des fondations de ce bâtiment sont toujours présents, mais ils sont inaccessibles au grand public, puisqu'ils se trouvent sur un terrain privé.

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Une maison du village de North Nation Mills
Début du XXe siècle
Village de North Nation Mills, Petite-Nation, (Québec) Canada


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La naissance d'une municipalité à partir de territoires fusionnés

La municipalité de Chénéville, telle que nous la connaissons aujourd'hui, est le résultat de plusieurs fusions et/ou détachements des cantons et municipalités environnantes qui, au départ, ne formaient qu'une seule et même division; la municipalité des cantons unis de Ripon-et-Hartwell. Cette municipalité avait été constituée en 1861, à partir d'un territoire non organisé.

Les cantons tels qu'ils étaient à leur formation, étaient d'une grande superficie, et c'est au fil du temps, alors que le territoire se peuplait et que le nombre de colons augmentaient que des divisons, des fusions et des détachements ou démantèlement ont sculpté les frontières et limites physiques des municipalités que nous connaissons aujourd'hui. Leurs histoires sont riches en rebondissements, leurs parcours sont sinueux, comme les cours d'eau et les nombreux lacs dont est parsemé ce territoire.

Comme mentionné lors d'une précédente rubrique, plusieurs changements ont eu lieu au cours des années, menant à la constitution de la municipalité de Chénéville en 1903. Voici un petit rappel des dates les plus importantes :

Entre 1867 et 1870 : Ripon-et-Hartwell est démembré pour devenir la municipalité de canton de Ripon et la municipalité des cantons unis de Hartwell-et-Suffolk.
1881 : Hartwell-et-Suffolk est démembré pour former la municipalité de canton d'Hartwell et la municipalité de canton de Suffolk.
1893 : annexion d'un territoire non-organisé et changement du nom pour la municipalité des cantons unis d'Hartwell-et-Preston.
1903 : Hartwell-et-Preston perd une partie de son territoire lors de la création de la municipalité de village de Chénéville
C'est le 25 août 1902 qu'une requête fut acheminée au Conseil municipal du Comté représentant plus des deux tiers des habitants du village. Ils demandèrent simplement au Sous-gouverneur que le territoire désigné soit érigé en une municipalité sous le nom de Village de Chénéville. Cette requête eut pour conséquence le démembrement de la municipalité de Cantons-Unis d'Hartwell et Preston. Le maire Henri Lefebvre fut le premier signataire, suivi d'Hercule Chéné.

Le surintendant nota dans son rapport avoir compté soixante-douze maisons, six rues ouvertes et fréquentées et six autres projetées. Il recommanda l'érection en municipalité du village de Chénéville, tel que désigné au livre des Postes et nommé par la population environnante depuis de nombreuses années.

Le nom de Chénéville apparaît pour la première fois en 1884 pour désigner le bureau de poste du village d'Hartwell. Avec le temps, on dira le village de Chénéville. Nous le devons à son fondateur Hercule Chéné.

Pierre Hercule Chéné

Pierre Hercule Chéné est né à Saint-Benoît de Mirabel le 5 novembre 1834. On le retrouve à Saint-André-Avellin où il se marie en 1860. Il ouvre le premier bureau de poste dans Hartwell en 1864 et accepte la charge de maire de Cantons-Unis de Ripon et Hartwell en 1866 et 1867, année de la Confédération. Conseiller de la municipalité de Cantons-Unis d'Hartwell et Suffolk en 1870 et 1871, il y sera maire de 1872 à 1880. Premier maire d'Hartwell de 1881 à 1887 et réélu de 1889 à 1893, il deviendra le premier maire de Cantons-Unis d'Hartwell et Preston de 1893 à 1898. Cette année-là, grâce à l'appui du député Charles Beautron Major, il obtient la Cour de Circuit dans l'hôtel de ville actuel.

L'acte de constitution érigeant la municipalité est signé le 22 janvier 1903.Aux élections de la nouvelle municipalité en 1903, il convoite tout naturellement la mairie du village qu'il a fondé : malheureusement pour lui, le siège de premier magistrat lui échappe par une seule voix. Il est cependant élu conseiller, à l'âge de soixante-huit ans. En tout six conseillers sont élus et un septième arrivera plus tard. La première assemblée municipale a lieu le 2 mars 1903. À l'époque, ce sont les conseillers entre eux qui élisent le maire.

Hygin Locas est nommé président d'assemblée par deux conseillers. Ces mêmes conseillers le proposent comme maire. Deux autres conseillers proposent Hercule Chéné. Lors du vote sur la nomination d'Hercule Chéné, il y a égalité des voix. Hygin Locas ayant voté contre, exerce son vote prépondérant et défait l'amendement. Il fera de même sur la proposition principale, son vote prépondérant le fait devenir maire. Hercule Chéné avale amèrement sa défaite. Après la session du 4 janvier 1904 il ne revient plus à l'hôtel de ville.

Maire et maître de poste durant près de trente ans, nommé en 1888 sous Honoré Mercier agent des Terres de la Couronne, marchand, marguillier, commissaire d'écoles, juge de paix, il s'est établi sur le terrain aujourd'hui occupé par la propriété du 81, rue Principale.

Hercule Chéné meurt chez lui, le 29 mars 1904, à l'âge de 69 ans. Il était entouré d'Olive Leblanc, sa troisième épouse, et de ses enfants. Il repose depuis en paix au cimetière de la paroisse, sur cette terre qu'il avait lui-même donnée à la Fabrique en 1875.

Le journal «La Patrie» titre : « Funérailles imposantes de M. Hercule Chéné. Plusieurs citoyens drapent leurs résidences et magasins de noir en souvenir de ce grand pionnier. »

Hygin Locas, le premier maire, a été marchand et maître chantre de la paroisse pendant trente ans. Henri Lefebvre a construit l'aqueduc du village, la ligne télégraphique et téléphonique dans le canton et a été l'ingénieur civil en chef de The Little Nation River Railway Co. dont le siège social était à Chénéville.

Wilfrid Parisien tenait le Magasin Général du Bon Marché où se trouvaient le comptoir de la compagnie Téléphone Petite-Nation no 1 et le bureau de poste. Antoine Leduc était forgeron, Joseph Closson était tailleur de pierre, Eugène Sabourin a choisi le métier de cordonnier, Napoléon Laplante celui de cultivateur… Chénéville était, après les villages d'en bas, le point de mire du nord de la Petite-Nation.

Les maires décédés reposent au cimetière de la paroisse Saint-Félix-de-Valois, à l'exception de Monsieur Henri Lefebvre, inhumé dans la paroisse Saint-Georges à Montréal et de Monsieur Wilfrid Parisien, qui fut inhumé au cimetière Notre-Dame de Ottawa.

La municipalité a aménagé une galerie photos des maires à l'hôtel de ville dans l'intention de contribuer à son patrimoine et à la connaissance de son histoire.

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Rue principale à Chénéville
Vers 1910
Municipalité de Chénéville (Petite-Nation, Québec) Canada


Crédits:
Fonds Comité des fêtes de Chénéville (P83,D61)

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L’église Saint-Fidèle (1918) et le village de Fassett

L’église Saint-Fidèle de Fassett fut érigée en 1918 par les entrepreneurs Lalonde et Lépine de Saint-André-d’Argenteuil selon les plans de l’architecte Charles Brodeur de Hull pour la somme de 33 850 $. La charpenterie fut exécutée par Louis Dion et la maçonnerie par messieurs Pilon et Saumure. Sise en plein coeur du village, l’église dessert, en 1921, une population de quelque 1 500 personnes. Où que l’on soit dans le village, sur la rivière ou dans les champs, le clocher se dresse, bien en vue, haut et fier sur la rue principale.

Déjà en 1907, une chapelle-école construite sur le site actuel de l’école Saint-Fidèle dispensait le culte religieux alors assuré par le curé Chamberland de Montebello qui y prononce la première messe le 17 novembre. En 1908, la fabrique acquiert un terrain du moulin Haskell à l’emplacement du casse-croûte Au petit Moulin au coût de 400 $, contrat signé chez le notaire Mackay.

La chapelle en bois peinte en blanc de 65 pieds par 35 pieds, (80 pieds par 40 pieds selon Mgr Chamberland) sera bâtie par Édouard et John Prévost aux coûts de 2 600 $. La chapelle est consacrée le 30 mars 1909 par Monseigneur Routhier. Le curé Chamberland continue de donner le service religieux. La fabrique acquiert l’ancienne cloche de 300 livres de l’église de Montebello quand celle-ci obtient son nouveau carillon composé de quatre cloches.

Le 29 avril 1913 voit l’arrivée d’un curé pour la paroisse nouvellement érigée, l’abbé J.-M. Guilbeault qui demeurera à Fassett jusqu’en 1924. Pour bien le loger, la fabrique achète le terrain et la grande maison au bord de l'eau ayant appartenu à Wilhelm Carlson pour 3 000 $. Selon les registres de la paroisse, le curé chante la première messe le 24 mai 1913 et le lendemain, il baptise la petite Marie Élodie Labrosse. Le 1er juillet 1913, il célèbre le premier mariage de la paroisse entre Bernadette (dite Berthe) Thomas de Montebello et Arthur Boucher de Fassett.

Très rapidement, les fidèles se sentiront à l’étroit dans la petite chapelle - qui deviendra une salle paroissiale puis le magasin de meubles Gendron avant d’être démolie en 1979 - puisque selon le vœu de Mgr Charles-Hugues Gauthier, archevêque du diocèse d'Ottawa, la paroisse de Fassett dessert également la mission de Pointe-au-Chêne. En janvier 1916, Mgr Gauthier donne la permission à la fabrique d’édifier une église sur le terrain du presbytère, près du bureau de poste.

La construction de l’église Saint-Fidèle commence en 1917 et se termine au printemps 1919; elle sera bénie le 1er juin 1919 par Mgr Gauthier. L'église aura une allure sobre et solide à l’image de ses paroissiens. Elle mesure 156 pieds de long, 50 pieds de haut et 50 pieds de large et peut contenir plus de 300 personnes; elle est en forme de croix latine, le chœur en saillie et l’abside en hémicycle. La toiture est recouverte de tôle à la canadienne, les murs extérieurs sont en pierres taillées provenant d’une carrière dans la montagne et charriées par Régis Boucher et plusieurs autres villageois, les murs intérieurs et les plafonds en plâtre, les bancs en merisier et les vestiaires de la sacristie en frêne. Le projet est exigeant financièrement. En 1925, à peine six ans après la fin de la construction, la fabrique compte une dette de 63 000 $ qui sera finalement épongée par le diocèse. La fabrique achète un harmonium en 1929.

Lors du renouveau liturgique des années 1950, la décoration intérieure subira quelques changements et d’autres plus importants après le Concile du Vatican II vers la fin des années 1960, sous la direction de l’abbé Jacques Carrière. L’autel sera modifié pour faire face à l’auditoire et la Sainte Table sera amputée de ses portes; le plancher du choeur sera recouvert de tapis et le plancher de bois franc de l’allée centrale de linoléum; les plafonds, murs et colonnes seront peints en utilisant le trompe-l’oeil. La chaire en fer forgée disparaîtra et des statues seront enlevées et vendues. Les fidèles bénéficieront d'un nouvel éclairage, de ventilateurs au plafond, de projecteurs et d'un tableau-indicateur à l'extérieur.

Depuis 2000, la sacristie est convertie en salle de culte les samedis soir d’hiver pour accommoder la cinquantaine de fidèles de Fassett et des environs qui assistent à la messe. De grandes rénovations s’en viennent. Par souci d’économie sur les réparations réclamées par la compagnie d’assurances, le jubé est fermé depuis l’été 2005.

Sources : 1. Inventaire des lieux de culte, Fondation du patrimoine religieux du Québec, http://www.lieuxdeculte.qc.ca (consulté le 30 décembre 2012 )
2. Propos de Jacques Gendron, Françoise Giroux, Henriette Durocher et Murielle Boucher, membres de la Fabrique, été 2006

Le village de Fassett doit son nom actuel à l’homme d'affaires américain, Jacob Sloat Fassett (en)(1853-1924) avocat, politicien, banquier et philanthrope, qui préside dès janvier 1904 aux destinées de la compagnie Haskell Lumber Company Limited dont le siège social était alors à Montebello.

L’honorable Fassett, sénateur républicain de l’État de New-York (district 33) de 1905 à 1911, donne son patronyme au village qu'il crée comme l’ont fait ses ancêtres pour les villages de Fassett en Pennsylvanie (son grand-père Philo Fassett (1787-1868) y possédait hôtel, ferme et manufacture à bois en 1832) et de Sloatsburg dans l'État de New-York (Sloat étant la branche maternelle de Jacob Sloat Fassett). L'ancêtre Patrick Fassett, originaire d'Écosse ou d'Irlande, était arrivé en Nouvelle-Angleterre vers 1650.

Le nom Fassett pour cet arrondissement de la paroisse Notre-Dame-de-Bonsecours est déjà utilisé pour la gare en 1905, le bureau de poste en 1906 et, dans des contrats de vente; même la fabrique inscrit Fassett lors de l'érection de la paroisse Saint-Fidèle de Fassett en 1913. Portant le nom Notre-Dame-de-Bonsecours depuis 1855, ce n'est par ailleurs qu'en 1951 que le conseil municipal régularise la situation et adopte officiellement le nom de municipalité de Fassett, ce qui lui permet alors de se distinguer de la municipalité Notre-Dame-de-Bonsecours-Partie Nord, en existence de 1918 à 2003.

Le village

Au début du XXe siècle, une quarantaine de propriétés sont déjà installées dans cet arrondissement de l'ancienne seigneurie de la Petite-Nation appelé Notre-Dame-de-Bonsecours et habité par de nombreuses familles pionnières. Le hameau s'organise autour du quai de distribution sur la rivière, du chemin public ou rue principale, de quelques rues transversales et de la voie ferrée; le chemin de fer de la compagnie Canadien Pacifique y passe depuis 1877.

En 1905, la scierie et le moulin à bois Haskell débutent leurs opérations au nord de la voie ferrée; la compagnie de téléphone Bell compte une quinzaine d'abonnés dans le village et la gare est équipée d'un télégraphe. Prennent lieu et place assez rapidement cette même année 1905, l'hôtel Racicot situé sur la rue principale et plusieurs maisons de la compagnie sur la rue Pennsylvania, le bureau de poste et l’école en 1906, la chapelle-école et l'usine de la Standard Chemical en 1907, le magasin Haskell Store Company et l'aqueduc en 1908, la chapelle Saint-Fidèle sur la rue principale en 1909, le restaurant Carlson, la chapelle protestante sur la rue Pennsylvania et l'électricité en 1911, le presbytère pour l'arrivée du curé J.M. Guilbeault en 1913, le couvent des Soeurs du Sacré-Coeur-de-Jésus de Saint-Jacut en 1914 (religieuses enseignants à Fassett de 1914 à 1967) et l’église catholique actuelle en 1918.

Le lieu de culte protestant servit d'école aux anglophones pendant un certain temps; des enfants de Montebello s'y rendaient à pied par la voie ferrée. Beaucoup plus tard, entre 1923 et 1927, deux religieuses catholiques enseignèrent en anglais à Fassett, dans un local qu'on appelait la classe des Polonais, situé tout près de leur couvent, sur la rue Gendron. C'est à l'hiver 1907-1908 qu'est né le club de hockey officiel de Fassett fondé par Sydney Staniforth, le FHC. En 1910, c'est au tour du baseball d'être sponsorisé par la compagnie Fassett Lumber.

Le village vit au rythme des scieries, des commerces et des fermes. Au recensement de 1911, la paroisse Notre-Dame-de-Bonsecours compte plus de 1 600 habitants et en 1921, même amputée de la partie nord de la paroisse depuis 1918, la population s'élève à 1 512 habitants, la plus nombreuse de la Petite-Nation. La rue Lafleur s’appelle d'abord Thayer pour honorer le secrétaire-trésorier de la compagnie Haskell, puis Pennsylvania ou plus familièrement la rue des Américains ou des Anglais (les Staniforth y ont une résidence jusqu'en 1942) avant qu'on ne lui donne le nom de Lafleur, patronyme d'une famille bâtisseuse de Fassett dont descend directement Guy Lafleur, la vedette de hockey professionnel.

Les moulins à scie

En 1904, les frères Owens, l'honorable William Owens et le jeune Thomas, propriétaires terriens, exploitants forestiers et commerçants de la région, vendent les terres à bois qu’ils possèdent sur la seigneurie de la Petite-Nation, ancienne propriété des Papineau, acquises des descendants de Louis-Joseph Papineau (Amédée Papineau et Napoléon Bourassa, fils et gendre) en 1887 et 1888 pour la somme de 71 000 $ à l'américain William L. Haskell; celui-ci les cède un mois plus tard à la compagnie Haskell Lumber dont il est le gérant général et l'honorable Fassett, le président.

La famille Fassett est déjà connue des entrepreneurs forestiers des deux côtés de la frontière canado-américaine. En 1796, Jonathan Fassett (1745-1825) de Bennington MA, trisaïeul de Jacob Sloat Fassett, et Philemon Wright (1760-1839), de Woburn MA (avant qu'il n'émigre à Hull en 1800 et n'en devienne un bâtisseur) avaient transigé ensemble, infructueusement par ailleurs, pour l'achat de terres publiques à coloniser dans les cantons de Hull, Ripon, Grandison et Harrington, selon le système de concessions utilisé sous le régime anglais. Tous les deux étaient originaires de villages voisins au Massachusetts.

En février 1905, William Lawsha Haskell acquiert au coeur du hameau des terres appartenant aux Thomas où s'érigeront la Haskell Lumber Company, la gare et les voies ferrées de la SR&NR (Salmon River and Northern Railway), l'usine de la Standard Chemical et le Company Dock sur la rivière des Outaouais. Originaire de Ulysses, Pennsylvanie, fils de pasteur baptiste et homme d'affaires, W.L. Haskell s'est installé à Montréal en 1904 (au recensement de 1911, la famille habite Westmount) avec son épouse Ella et leurs fils William Harold et Lewis Clark.

Ce dernier, Lewis Clark Haskell (1883-1950), diplômé de l'Université Colgate dans l'État de New York, devient assistant gérant de la Haskell Lumber Company Limited et du Salmon River & Northern Railway de 1905 à 1908. Il sera ensuite administrateur de compagnies hydro-électriques et de chemins de fer et présidera, en 1923, la Purchasing Agents’ Association Montreal and District, association fondée avec des collègues en 1919 et affiliée au National Association of Purchasing Agent’s maintenant connue sous le nom de l’Association canadienne de gestion des achats (ACGA). Cet Américain d'origine sera un des artisans de la création de la compagnie Power Corporation en 1925. À sa mort survenue à Montréal en 1950, le quotidien « The Gazette » soulignera son parcours professionnel très rempli et son apport communautaire considérable auprès de l'organisme YMCA et ce, durant près de trente ans.

En 1910, la compagnie Haskell est officiellement remplacée par la Fassett Lumber Company Ltd localisée à Fassett dans la paroisse de Notre-Dame-de-Bonsecours. L'incorporation est signée à Montréal le 25 janvier 1910 par John R. Collins, résident de Fassett et gérant. Cet Américain d'origine assure la direction générale de la compagnie jusqu'à l'incendie du moulin en 1913. Il est remplacé par Sydney J. Staniforth, fils d'un commerçant forestier de Lachute et de Mont-Tremblant, comptable en poste à Fassett depuis 1907 et assistant-gérant depuis 1911. Celui-ci fait reconstruire le moulin (cette même année 1913) selon de nouvelles technologies.

La population obtient l'érection de la paroisse Saint-Fidèle de Fassett en 1913 et un nouveau conseil municipal en juin 1918 pour le village de Notre-Dame-de-Bonsecours, récemment amputé de sa partie nord. Après la mort subite de l'hon. Fassett à Vancouver en 1924 au retour d'un voyage aux Philippines et au Japon, Charles Dale, Harold Skelton et Sydney Staniforth se portent acquéreurs et la compagnie devient canadienne sous le nom de Fassett Lumber Corporation dont le siège social est à Montréal. Staniforth en sera le vice-président et le directeur général.

La diversification

En 1924, les terres à bois ne fournissent plus la matière première. Staniforth déménage le gros des opérations de la Fassett Lumber à Fossmill, dans le parc Algonquin en Ontario; les employés forestiers suivront ou iront travailler pour la compagnie Singer à Thurso. Autour de la Deuxième Guerre mondiale, le village de Fassett est déserté, la Fassett Lumber et la Standard Chemical n'existent plus et les vestiges disparaissent, les uns en 1937, les autres en 1945 alors que Charles Racicot en achètent les terrains. La vie communautaire persiste grâce à l'esprit de famille, au sens de l'entrepreneurship de ses habitants et à l'exploitation laitière et agricole qui continue de prospérer.

Un nouveau commerce de bois, la Scierie Gale prend la relève de 1947 à 1953 mais c'est en 1967 que l'exploitation forestière renaît avec la famille Brunet originaire de Lefaivre, Ontario. La Scierie Sylvio Brunet et Fils, une entreprise de sciage, séchage et vente de bois assurera une présence de plusieurs décennies, dans la zone industrielle, à l'entrée Est du village.

En 2006, l’entreprise et son parc immobilier deviennent la propriété de Bois Francs DV (pour David Lauzon et Viateur Sicard), une compagnie régionale de renommée internationale créée en 1992 qui compte, en 2010, près de 50 employés. Génèrent également des emplois à Fassett une trentaine de commerces de services et quelques petites compagnies telles que Ciments Prud’homme, Surplus Outaouais, Bois Hobby Lumber, Laval Auto Fassett et Distribution P. Giroux. Le reste de sa population active travaille dans les villes et les villages de la région.

La paroisse

C’est en 1913, avec l’érection de la paroisse Saint-Fidèle-de-Fassett (soutenue par les dirigeants de la compagnie Fassett Lumber), que se concrétisent tous les efforts déployés par de fervents catholiques réunis en conseil de fabrique depuis 1907. La première messe dominicale par le curé Chamberland de Montebello est célébrée le 17 novembre 1907 dans la petite chapelle au deuxième étage de l’école du village. Comme ce lieu est trop exigu, la fabrique voit dès lors la nécessité d’un lieu de culte qui puisse rassembler tous les fidèles. Ainsit, une chapelle en bois sera construite en 1909 sur la rue principale, s’imposant au centre de l’activité commerciale du village naissant.

Encouragée par la ferveur croissante des fidèles, la fabrique envisage très rapidement l’érection d’une paroisse. Le 29 avril 1913, c’est fait! La paroisse est née et le curé nommé! L’abbé Guilbeault résidera à proximité dans une grande maison, avec vue imprenable sur la rivière, que la fabrique a achetée pour servir de presbytère. Les registres débutent le 25 mai 1913 par un baptême suivi d’un mariage le 1er juillet. Très tôt, la chapelle ne suffit plus. La fabrique entreprend des travaux, cette fois pour une église.

Érigée en 1918 selon les plans de l’architecte Charles Brodeur de Hull, l’église Saint-Fidèle aura une allure sobre et solide à l’image de ses paroissiens. En 1921, la paroisse dessert une population de quelque 1 500 âmes. En 1993, le village fêtait en grand le 80e anniversaire de la paroisse. Depuis, nombreuses sont les occasions de participer et de donner. En juin 2012, près de 300 personnes ont participé à la journée de l'Actions de Grâce débutant par la bénédiction de la croix de chemin à l’est du village, datant de 1955 et refaite pour l’occasion, suivie d’une messe et de chants en latin.

Il importe de souligner ici l’apport des bénévoles et la contribution des citoyens œuvrant au sein des divers organismes et de la municipalité. Sans leur dévouement exemplaire et sans cette vie communautaire, la paroisse serait sans doute disparue, et sans son église, le village aussi.

La municipalité

Depuis 1805, le territoire sur lequel est érigée la municipalité de Fassett sert de porte d’entrée aux défricheurs de la seigneurie de la Petite-Nation. La route 148 qui longe la rivière des Outaouais suit essentiellement le tracé des routes naturelles empruntées naguère par les Amérindiens, les coureurs des bois et les colons.

Cent ans plus tard, sur invitation des bâtisseurs en place, un noyau d’entrepreneurs fonde la compagnie Fassett Lumber, qui devient vite le moteur économique de la région. Des centaines de travailleurs arrivent par la route et par le train et contribuent au développement d’une paroisse reconnue pour son caractère hospitalier et amical. Du même coup, l’hon. Jacob Sloat Fassett, président de la compagnie, sénateur et homme d’affaires américain, laisse son nom au village naissant et l’industrie forestière à la postérité.

Fière de cet héritage et bien installée au pied des Basses-Laurentides, la municipalité de Fassett prépare son avenir. Désormais reliée aux villes environnantes par l’autoroute 50, la municipalité a terminé, au printemps 2012, les améliorations a0,ux infrastructures et aux rues du village.
La Montée Fassett sert de relais entre le Québec et l’Ontario, été comme hiver. En voie de réalisation, grâce aux efforts des bâtisseurs actuels, un village résidentiel revitalisé avec un accès facile à la rivière, un projet domiciliaire au cœur du village et une zone industrielle bien délimitée assurant à près de six cents citoyens (incluant les villégiateurs) un cadre de vie à la hauteur de leurs aspirations.

Composition ethnique

À l'origine, l'Outaouais et ses affluents étaient peuplés par des membres des Premières Nations, Algonquins ou Anishinabeg et Iroquois ou Mohawks, dont les principales activités étaient la chasse, la pêche, la cueillette, l'agriculture, la foresterie, le commerce, le transport, la construction et le tourisme. Puis des colons français, irlandais, écossais, américains sont arrivés au début du XIXe siècle pour défricher les terres de la seigneurie de la Petite-Nation sous l'ère des Papineau, Joseph et ses fils, Denis-Benjamin et Louis-Joseph.

La région a profité de l’apport humain de tous ces gens d'ici et d'ailleurs - la plupart d’origine européenne - qui ont contribué à l'essor économique de la région, de 1810 à nos jours. Ils ont défriché et cultivé les terres, construit des fermes, nourri et élevé des familles nombreuses, travaillé dans les forêts et les scieries, bâti les routes, les ponts et le chemin de fer (en 1877), implanté des commerces, aidé dans les corvées, organisé la vie communautaire et municipale, érigé Lucerne-en-Québec (le complexe récréatif et touristique créé en 1929 qui a accueilli les Sommets économiques du G7 en 1981 et du G8 en 2007) connu aujourd'hui sous le nom de Fairmont Le Château Montebello et Pourvoirie Kenauk. Plusieurs de ces bâtisseurs se sont installés dans cette partie du territoire de la Petite-Nation, à Fassett. La plus ancienne maison du village date de 1846.

Ces pionniers ont établi un lien de sol à la région et laissé en souvenir une maison, une grange, un hangar, une terre, une entreprise ... un patrimoine bâti. Ils ont tissé des liens de sang, fondé une famille, une branche, une lignée ... un patrimoine social. Aujourd’hui, les Fassettois proviennent de tous les continents et continuent de participer au développement économique, social et culturel de la région.

Chronologie municipale

1855 : Constitution de la municipalité de paroisse de Notre-Dame-de-Bonsecours lors du découpage municipale originel du Québec.
1878 : Le village de Montebello se détache de celle-ci.
1918 : La paroisse de Notre-Dame-de-Bonsecours-Partie-Nord se détache de celle-ci; en 2003, elle devient la municipalité de Notre-Dame-de-Bonsecours.
1951 : Notre-Dame-de-Bonsecours change son nom pour municipalité de Fassett
1983 : Fassett est incluse dans la municipalité régionale de comté de Papineau

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Fassett#cite_ref-3m _ consulté le 12 décembre 2012
Sources : Propos de la famille Boucher, Yolande, Huguette, Françoise, Josée, Hector, Yvon, Sr Murielle, été 2006 ³

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Église et rue de Fassett
Vers 1920
Municipalité de Fasset (Petite-Nation, Québec) Canada


Crédits:
Collection Centre de l'Outaouais de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (P1000,S1, PN1024)
Textes : Marie-Josée Hugron